Corse: Gilles Simeoni, déçu par l'attitude de l'Etat, appelle à «une grande manifestation»
GOUVERNEMENT•« L’Etat refuse de reconnaître et de prendre en compte la dimension politique de la question corse », a déclaré le président nationaliste du conseil exécutif corse…20 Minutes avec AFP
«Notre conviction est faite. »Le président nationaliste du conseil exécutif corse, Gilles Simeoni, a fait état mardi soir de sa déception face à l’attitude de l’Etat, appelant à la tenue « dans les prochains jours d’une grande manifestation populaire », sur son compte Twitter.
« Après nos entretiens d’hier et d’aujourd’hui, notre conviction est faite : l’Etat refuse de reconnaître et de prendre en compte la dimension politique de la question corse. Dans ces conditions, nous appelons dans les prochains jours à la tenue d’une grande manifestation populaire », a tweeté le leader autonomiste après avoir été reçu lundi soir par le Premier ministre Edouard Philippe et mardi après-midi par le président du Sénat Gérard Larcher.
« Une situation d’impasse »
« Aujourd’hui on est dans une situation d’impasse », a également déclaré Gilles Simeoni mardi soir sur Canal Plus, affirmant que « le seul qui peut débloquer cette situation c’est le président de la République ». Il a cependant réitéré son attachement au dialogue : « Nous resterons sur ce chemin », a-t-il dit.
Sollicité pour réagir aux propos de Gilles Simeoni, Matignon a « pris acte » de l’appel à manifester, mais estimé que le « dialogue initié » entre le gouvernement et l’exécutif local corse devrait se « poursuivre ». « Il y a eu lundi avec le Premier ministre un dialogue constructif : à l’issue de cet échange chacun a d’ailleurs convenu que nous entrions dans une nouvelle phase politique », a-t-on fait valoir dans l’entourage d’Edouard Philippe.
« Le dialogue initié doit se poursuivre », indique l’entourage du Premier ministre
« Le Premier ministre a pour sa part proposé de travailler à une méthode de travail dans les prochaines semaines et a écouté les attentes des présidents du conseil exécutif et de l’assemblée de Corse. Nous prenons acte de l’appel à manifester, pour autant le dialogue initié doit se poursuivre », a-t-on poursuivi.
Le président indépendantiste de l’Assemblée de Corse, Jean-Guy Talamoni, qui a participé à ces rencontres à Paris avec Gilles Simeoni, a tweeté le même message que Gilles Simeoni avec une photo des deux élus corses, le visage fermé.
« Nous voyons bien en rapprochant ce qui a été dit hier soir et ce qui nous a été dit aujourd’hui par le président du Sénat, que les autorités publiques parisiennes se sont mises d’accord pour opposer à nos revendications une fin de non-recevoir. Sur toutes les questions essentielles, on nous dit soit que ce n’est pas possible soit on nous entraîne sur des processus juridiques qui sont très insuffisants », a regretté sur TV5 le leader indépendantiste. « Paris, de manière générale, ne prend absolument pas en compte le fait démocratique, ce qui a été exprimé par les Corses en décembre dernier par leur vote », a-t-il ajouté.