VIDEO. Européennes: Hamon et Varoufakis veulent pousser des listes avec un programme commun
ELECTIONS•L’ancien ministre des Finances grec et l'ex-candidat à la présidentielle française veulent s'engager pour une Europe rompant avec l’austérité...20 Minutes avec AFP
«Pour avoir UN agenda, UN cadre politique, nous avons aussi besoin d’une liste transnationale », explique Yanis Varoufakis. L’ancien ministre des Finances grec et Benoît Hamon ont lancé, dimanche à Paris, leur campagne pour les élections européennes de 2019, affirmant vouloir la constitution dans toute l’Europe de listes partageant un programme commun, pour une Europe rompant avec l’austérité.
Invité à préciser sa pensée, alors qu’il n’y aura pas à proprement parler de listes transnationales pour les prochaines européennes, Yanis Varoufakis a expliqué qu’il s’agissait de faire travailler ensemble différentes listes nationales, qui partageront un programme commun et soutiendront un candidat commun pour la présidence de l’UE. Les députés élus sous cette bannière formeront un nouveau groupe au Parlement européen.
« L’Union européenne n’existe pas, en réalité. Mais nous ferons comme si »
« L’Union européenne n’existe pas, en réalité. C’est pourquoi légalement il n’est pas possible d’avoir une liste transnationale. Mais nous ferons comme si », a-t-il répondu. Yanis Varoufakis, fondateur il y a trois ans du mouvement européen Diem 25, a affirmé que celui-ci comptait plus de 78.000 membres, dont environ 20.000 en Allemagne et 5.000 en France. Il a indiqué avoir noué déjà des partenariats en France, en Pologne, en Italie, en Belgique…
Les deux hommes politiques se sont accordés sur un agenda. Un appel sera lancé en février en direction de tous les progressistes européens, et un meeting réunira en mars ceux qui auront répondu présents. En juin, une campagne sera lancée à travers l’Europe pour promouvoir les idées du mouvement.
Mettre fin à l’opposition entre « l’establishment » et les « désintégrationnistes »
Sur le fond, Yanis Varoufakis a expliqué vouloir mettre fin au face-à-face entre « l’establishment » qui gouverne l’Europe et les « désintégrationnistes » pour qui l’Europe est devenue un problème. Il souhaite mener une action sur deux fronts : à court terme, dès le lendemain des élections, en infléchissant les politiques européennes dans le cadre des traités existants. Et à l’horizon de 2025 en permettant l’écriture d’une nouvelle constitution européenne.
« Nous avons voulu discuter avec Diem 25 d’un agenda politique commun (..) qui soit applicable le lundi à neuf heures au lendemain de l’élection européenne (…) Bien sûr que nous voulons en finir avec l’Europe libérale (…) en tout cas l’Europe "austéritaire", une Europe du chômage, du sous-emploi, de la pauvreté et des inégalités, mais pour autant, même sans changer les traités - ce que nous voulons faire -, nous pensons qu’il y a un agenda à construire en commun », a dit Benoît Hamon.
« Nous ne cédons pas au désespoir de ceux qui pensent que plus rien n’est possible dans la construction européenne, et qu’il faudrait donc en finir avec l’austérité et l’Europe en même temps », a-t-il résumé.