Fini le blues? Les députés LREM font leur rentrée parlementaire
ASSEMBLEE•Le groupe des marcheurs organise son séminaire de rentrée lundi et mardi...L. C. avec T. L.G.
L'essentiel
- Les députés se familiariseront avec deux chantiers législatifs : le droit à l’erreur et le projet de loi sur l’asile et l’immigration.
- Les premiers mois de leur mandat ont été bien chargés.
De retour de vacances, un peu moins de 300 députés de la majorité se réuniront lundi et mardi pour préparer la nouvelle session parlementaire, à l’instar des autres groupes à l’Assemblée. Au menu du troisième « séminaire » du groupe La République en marche, deux « ateliers » législatifs «, des « ateliers de convergence » et un « apéritif des régions » pour finir sur une note conviviale.
L’objectif : présenter les projets de loi délicats, dont celui sur l’asile et l’immigration qui révèle des nuances parmi les marcheurs, et motiver les troupes alors que le calendrier législatif de ce début d’année s’annonce très dense.
Des exposés sur le droit à l’erreur et la réforme de l’immigration
Comme pour leur tout premier séminaire, fin juin 2017, les députés LREM se réuniront à huis clos à l’hôtel de Lassay (la résidence du président de l’Assemblée), mais aussi à la questure de l’Assemblée. Lundi matin, ils se familiariseront avec deux chantiers législatifs : le droit à l’erreur et le projet de loi sur l’asile et l’immigration.
Les « grands axes » de la réforme de l’immigration ont été dévoilés à une poignée de députés par Gérard Collomb lors d’un dîner place Beauvau, le 9 janvier dernier. Quatre d’entre eux se chargeront d’en faire le résumé aux autres marcheurs avant de leur proposer un temps d’échange. Ce sera l’occasion pour certains d’exprimer leurs questions et leurs inquiétudes, à huis clos, alors que le débat sur l’accueil des migrants a fait apparaître différentes sensibilités parmi la majorité.
« Les prochains débats seront des exercices moins contraints que le vote des ordonnances ou du PLFSS [Projet de loi de financement de la sécurité sociale] », se réjouit la députée du Pas-de-Calais Brigitte Bourguignon. « Ce sera plus libre, plus riche pour notre activité de parlementaire ».
Coup de blues
Les premiers mois de leur mandat ont été bien chargés, avec le vote des ordonnances sur le Code du travail , celui du budget et de la loi de moralisation. « On était contents d’arriver aux vacances de Noël car on était un peu morts », reconnaît Sébastien Nadot. Courant novembre, les députés avaient fait part de leur blues. Un groupe de soutien moral, dit « Care » (pour « soin » en anglais) aurait même été créé pour les écouter. « Il n’y a jamais eu de groupe Care, l’idée n’a pas véritablement été finalisée », dément le député de Paris, Pacôme Rupin, qui reconnaît « un peu de fatigue après une année intense d’élections et un rythme de réformes important ».
Un atelier sera dédié lundi après-midi à l’écoute des députés, qui pourront partager leur « ressenti », d’éventuels problèmes dans leur travail. Officiellement, l’antidote au blues selon LREM prendra donc seulement la forme d’une discussion pour valoriser « l’expertise et la compétence de chacun », balaie Pacôme Rupin. La journée s’achèvera sur une note festive avec un « apéritif des régions » collaboratif - chacun apportera des spécialités de sa région - où les membres du gouvernement seront les bienvenus.
Accélérer le tempo
Car le rythme ne va pas faiblir, loin de là. « Il ne faut pas qu’on ralentisse », prévient Pacôme Rupin qui perçoit dans son groupe « une grande motivation après quelques jours de repos pendant les fêtes ». « Le rythme va être un peu forcené, mais on a l’opportunité de réformer, il faut la saisir », embraie Sébastien Nadot, convaincu que son groupe saura « gérer ça », car « la phase d’apprentissage est terminée ». « Au début, on voulait aller sur tous les fronts, on sait maintenant que ce n’est pas possible, qu’il faut une organisation de la rationalité du député », poursuit l’élu de Haute-Garonne.
Très sollicités par le calendrier législatif, les députés seront en plus mis à contribution mardi par le gouvernement. En petits comités thématiques, ils seront chargés de faire émerger des « propositions politiques » transmises à l’exécutif « en amont de la rédaction des textes » sur la réforme du bac, la mobilité, la réforme des institutions - avec la révision de la Constitution en vue - et encore l’Europe.