Corse: Les nationalistes Jean-Guy Talamoni et Gilles Simeoni facilement élus
ÉLECTION•Les deux hommes ont assuré Paris de leur détermination...D. G. avec AFP
Les nationalistes Jean-Guy Talamoni et Gilles Simeoni, élus mardi à la tête de la nouvelle collectivité territoriale unique corse sous un tonnerre d’applaudissements, ont assuré Paris de leur détermination et réclamé « un geste politique fort » de l’exécutif.
Le leader indépendantiste Jean-Guy Talamoni a été largement élu président de l’Assemblée de Corse (40 voix sur 63), de même que Gilles Simeoni, à la présidence du Conseil exécutif de Corse (42 voix sur 63). La séance qui a duré près de cinq heures, s’est terminée par une grande accolade des deux présidents, élus et sympathisants enthousiastes entonnant l’hymne corse Diu vi Salve Regina, puis l’hymne nationaliste.
« Interlocuteurs raisonnables »
Dans leurs discours d’investiture, les premiers mots des deux leaders charismatiques ont été pour les « prisonniers politiques », dont ils appellent de leurs vœux le retour sur l’île. « Que le Noël qu’ils viennent de passer soit le dernier passé loin des leurs, et que le rapprochement prévu par la loi (…) soit enfin effectif », a demandé Gilles Simeoni. « Sur le point des prisonniers politiques, il faut que Paris évolue, car on ne trahira pas nos électeurs », a déclaré Jean-Guy Talamoni devant la presse.
Dans un discours en français, Simeoni a voulu rassurer Paris : « Nous sommes des interlocuteurs raisonnables, pondérés », a-t-il lancé, réitérant son appel au dialogue lancé dans la foulée du triomphe des nationalistes aux élections territoriales de décembre, alors que le président de la République garde le silence sur le dossier corse. « Que personne ne doute de notre détermination à construire ce pays », a averti Simeoni.
Rencontre avec Edouard Philippe en janvier
Tout en attendant « avec sérénité » la venue de Jacqueline Gourault, « Madame Corse » du gouvernement, vendredi à Ajaccio, et une rencontre probable avec le Premier ministre en janvier, Gilles Simeoni a insisté : « nous savons qu’aujourd’hui en France, c’est le Président de la République qui fixe le cap, et qui, aujourd’hui, connaît le mieux le dossier corse ».
« Il peut être aujourd’hui, s’il en a la volonté, l’homme d’Etat, qui ouvrira la voie à une solution politique négociée permettant de tourner définitivement la page du conflit », a-t-il déclaré.