Corse: Le nationaliste Gilles Simeoni demande à Emmanuel Macron de «parler rapidement»
POLITIQUE•Il demande au Président d’exposer « sa vision du dialogue qui devra s’engager entre la Corse et la République »…D. G. avec AFP
L'essentiel
- La nouvelle Collectivité territoriale unique corse est effective dans l’île depuis le 1er janvier.
- Les nationalistes qui présentaient une liste unique ont obtenu un score de 56,5 % lors des élections territoriales début décembre.
Gilles Simeoni, président sortant du Conseil exécutif corse, le « mini-gouvernement » de l’île de Beauté, devrait être reconduit ce mardi après-midi dans cette fonction à la tête de la nouvelle Collectivité territoriale unique corse. Sur France Inter, le leader nationaliste autonomiste a lancé un appel au président de la République Emmanuel Macron à « parler rapidement sur sa vision de la Corse et sa vision du dialogue » qui devra « s’engager entre la Corse et la République ».
Macron muet jusqu’à présent
Pour Gilles Simeoni, Emmanuel Macron est « le mieux placé pour donner le signal de l’ouverture de ce dialogue ». Il a regretté que « jusqu’à aujourd’hui, le gouvernement et l’Etat [n’aient] pas donné les signes forts, qui étaient indispensables, de la prise en compte de la nouvelle donne politique corse, qui s’est traduite notamment par une victoire électorale aux allures de raz-de-marée démocratique aux élections territoriales de décembre ». Le 10 décembre, les nationalistes qui présentaient une liste unique, ont obtenu un score de 56,5 %.
Depuis, le président de la République n’a pas abordé la question de l’île même si, selon Gilles Simeoni, le Président est « sans doute celui qui connaît le mieux la situation de la Corse au plus haut niveau de l’Etat ».
« Madame Corse » sur l’île vendredi
Jean-Guy Talamoni, dans les colonnes du Parisien-Aujourd’hui en France, estime pour sa part qu'« à l’heure actuelle, ni le président de la République ni aucun membre de son gouvernement ne sont vraiment au courant de la question corse ». Jacqueline Gourault, nommée à la fonction informelle de « Mme Corse » au sein du gouvernement se rendra vendredi sur l’île.
aToujours en décembre, Edouard Philippe, avait semblé fermer la porte aux principales revendications des dirigeants corses : co-officialité du corse et du français, amnistie des « prisonniers politiques » et statut de résident corse permettant de protéger les insulaires de la spéculation immobilière. Des revendications qui nécessiteraient une réforme de la Constitution.
Sur ce point, Gilles Simeoni a été clair : « On ne peut pas traiter la Corse uniquement par la réaffirmation de principes et de dogmes républicains, qui vous conduisent à ne pas prendre en compte un certain nombre de réalités qui sont des réalités objectives, comme celle de l’existence d’un peuple corse ». Et d’ajouter : « Si une Constitution ne permet pas de reconnaître un peuple, c’est à la Constitution de changer et pas au peuple de disparaître », a dit le dirigeant autonomiste.