ENTRETIENSur l'emploi, Macron table sur des premiers résultats dans «deux ans»

Sur l'emploi, Emmanuel Macron table sur des premiers résultats dans «deux ans»

ENTRETIENSept mois après son élection, le président de la République a précisé sa méthode et ses projets...
Emmanuel Macron à Bruxelles , 15/12/2017. Credit : Frederic Sierakowski / Isopix.
Emmanuel Macron à Bruxelles , 15/12/2017. Credit : Frederic Sierakowski / Isopix. - SIPA
Delphine Bancaud

D.B. avec AFP

Sept mois après son élection, le président de la République, Emmanuel Macron, a voulu faire un point d’étape. Il a répondu dimanche soir aux questions de Laurent Delahousse dans l’émission 19 heures le dimanche sur France 2. Interrogé sur l’emploi, Emmanuel Macron s’est targué d’avoir voulu réformer les choses en profondeur : « Sur le sujet du chômage, j’ai pris mes responsabilités. J’ai fait tout de suite la réforme la plus importante qui avait été évitée en France depuis 20 ans », a assuré le président de la République, faisant référence à la réforme par ordonnances du Code du travail.

Selon lui, cette réforme donnera des résultats sur le chômage. « Cette réforme produira des résultats, c’est sûr. Dans les cinq ans. Mais après, je dis, il faut attendre deux ans pour qu’elle commence à avoir ses pleins effets, mais je ne suis pas là pour faire des pronostics, je suis là pour agir », a relevé le chef de l’Etat. Il a également rappelé le lancement d’une réforme « très importante » et « complémentaire », celle de la formation professionnelle, l’apprentissage et l’assurance chômage, qui conduira à des textes « votés au printemps » et « donc une application à l’été-automne 2018 ».

«Il faut reconnaître ses erreurs»

Interrogé sur sa méthode, Emmanuel Macron a tenté de la clarifier : « Je fais ce que j’ai dit. Ca étonne peut-être, ça en contrarie d’autres, ça fait peut-être longtemps que ce n’était pas arrivé », a-t-il déclaré. Et pas question de jouer la fausse modestie : « la France a stupéfait l’Europe et le monde » en choisissant d'« élire un président de 39 ans, un président qui n’avait aucun parti, que personne ne connaissait et qui sortait de nulle part », a-t-il ajouté.

Pour répondre aux critiques de ses opposants, il s’est montré plus souple : « J’essaie de faire au mieux, parfois j’y arrive tout de suite, parfois il y a des choses qu’on explique mal. Bon. Il faut reconnaître ses erreurs », a-t-il ajouté.Promettant d’être « pleinement déterminé et à la tâche chaque jour, chaque heure », il a dit avoir conscience d’avoir « demandé des changements qui ont pu perturber (…), des choses qui pouvaient sembler non naturelles ». « J’espère les avoir assez expliquées, je les réexpliquerais si elles n’étaient pas claires, et s’il y a des erreurs qui ont été faites, je les corrigerai », a-t-il poursuivi.

« Je commente peu, je lis tout »

Interrogé sur les commentaires concernant sa personnalité, sa méthode ou sa manière d’exercer le pouvoir, Emmanuel Macron a répondu : « je commente peu, je lis tout ». En référence directe à François Hollande, qui recevait couramment les journalistes, il a estimé qu’en tant que président, « il faut accepter une certaine distance, il ne faut pas être dans le commentaire de ce qu’on fait ».

Il a ajouté qu’il fallait aussi « accepter la part d’impopularité qui va avec certaines réformes ». « Mais quand on est impopulaire, il faut le mériter », a-t-il ironisé, alors qu’il opère une remontée dans les sondages que son prédécesseur n’a jamais connue, jugeant que « la pire des choses, c’est que les gens ne vous aiment pas sans bonne raison ».