Edit : Cet article publié ce samedi soir a été modifié car il comprenait une erreur dans la citation du Premier ministre : la gauche et la droite «se regardent le nombril» a déclaré Edouard Philippe et non «se regardent mourir» comme nous l'avions écrit.
« La recomposition politique n’est pas achevée, tout le monde n’est pas à destination, beaucoup ne se sentent pas à leur place », a estimé samedi le Premier ministre Édouard Philippe, en précisant que « ça (n’était) pas son cas », lors d’une intervention au congrès du MoDem.
« Je vois la gauche et la droite nous regarder comme la poule regarde le couteau : ils se regardent le nombril en se demandant ce qui s’est passé », a considéré le chef de la majorité, selon qui « la gauche se gauchise, la droite se droitise, et pendant ce temps-là, nous avançons. »
Gauche + Droite = immobilisme
« La gauche nous trouve très à droite, la droite nous trouve très à gauche. Ces reproches s’annulent et, c’est pour nous, le plus beau des compliments », a-t-il poursuivi, en jugeant préférable « d 'être une force d’attraction plutôt qu’une force de répulsion. »
« La gauche pense que les Français veulent plus de gauche, la droite pense qu’ils veulent plus de droite, laissons-les se poser la question longtemps, très longtemps », a-t-il encore ironisé.
Très largement applaudi par les quelque cinq cents congressistes, le Premier ministre a été présenté par François Bayrou comme « quelqu’un à la hauteur de la situation. »
L’enterrement de la binarité
Proche d’Alain Juppé et directeur général de l’UMP (devenue LR) à sa création en 2002, Édouard Philippe, qui succédait à cinq membres de son gouvernement à la tribune du congrès du MoDem, a reconnu au président du MoDem qu' « il avait vu avant d’autres que le vrai clivage était ailleurs » que dans la binarité gauche-droite.
« Gauche et droite disent que c’est bien dangereux une force centrale comme la nôtre qui s’élargirait car l’alternative serait aux extrêmes. Ils montrent leur impuissance à incarner eux-mêmes une alternative », a attaqué le Premier ministre, en estimant que « le vrai clivage, c’est entre l’élévation des consciences et la flatterie des bas instincts, ce réflexe populiste qui nous menace tous et que nous devons toujours écarter ».