POLITIQUELe cas du questeur Thierry Solère, rallié à LREM, fait polémique

Assemblée nationale: Pourquoi, le cas du questeur Thierry Solère, rallié à LREM, fait polémique

POLITIQUEL’opposition et des membres de la majorité souhaitent que le député Thierry Solère, rallié à LREM, abandonne sa charge de questeur à l’Assemblée nationale…
Anne-Laëtitia Béraud

Anne-Laëtitia Béraud

L'essentiel

  • Traditionnellement, l’un des trois postes de questeurs de l’Assemblée nationale, chargés des services administratifs et financiers de l’institution, revient à l’opposition.
  • Mais depuis ce week-end et le ralliement du député « Constructif » (ex-LR) Thierry Solère au parti présidentiel, les trois questeurs sont membres de La République en marche (LREM).
  • La situation soulève les critiques de l’opposition, et questionne au sein de la majorité.

Rififi à propos de la représentation de l’opposition au sein de la questure, chargée des services administratifs et financiers de l’Assemblée nationale. Traditionnellement, l’un des trois postes revient à l’opposition. Mais depuis ce week-end et le ralliement du député « Constructif » (ex-Les Républicains) Thierry Solère au parti présidentiel, les trois questeurs sont membres de La République en marche (LREM). Alors que le député des Hauts-de-Seine a annoncé qu’il excluait toute démission de sa charge prestigieuse, la situation soulève les critiques de l’opposition, et questionne au sein de la majorité…

« Déséquilibre la vie parlementaire »

Le parti Les Républicains, qui avait vu en juin le poste de questeur échappé à Eric Ciotti grâce à des voix LREM acquises à Thierry Solère, s’est montré virulent ce lundi. « Le ralliement de Thierry Solère à En Marche ! déséquilibre la vie parlementaire, parce que Thierry Solère est l’un des trois questeurs » de l’Assemblée nationale, a déclaré la députée de Paris, Brigitte Kuster, lors du point de presse hebdomadaire du parti LR.

« Nous interpellons, nous les Républicains, le président de l’Assemblée nationale, issu d’En Marche !, et le délégué général d’En Marche ! pour que cette situation ne perdure pas », a-t-elle ajouté.

« Il faut plus de diversité dans la parole républicaine »

La critique reprend les arguments énoncés la veille par plusieurs élus LR, dont Laurent Wauquiez, candidat favori à la présidence du parti. « Avec Thierry Solère, les trois questeurs, ce qui n’est jamais arrivé, appartiennent au même parti. Ce n’est pas acceptable. Il faut plus de diversité dans la parole républicaine », a lancé le président de la région Auvergne Rhône-Alpes lors du « Grand Rendez-Vous » sur Europe 1, Les Échos, CNews.

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Appel à la démission

Au sein même de la majorité LREM, plusieurs voix se sont élevées contre la décision de Thierry Solère de garder la charge de questeur. Appelant à la démission de Solère du poste de questeur, François-Michel Lambert, député LREM des Bouches-du-Rhône, estime que l'« attitude [de Thierry Solère] fragilise la lente construction d’un retour de la confiance entre les citoyens et leurs élus » dans une lettre publiée sur Twitter ce lundi.

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La porte-parole des députés LREM Aurore Bergé a quant à elle évoqué lundi sur RFI : « Je pense qu’il faut qu’on ait ce débat parce que je pense qu’en effet il faut que l’opposition puisse être représentée », a déclaré la députée des Yvelines.

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« Une situation inédite »

Le président LREM de l’Assemblée, François de Rugy, a lui aussi jugé que le maintien à la questure de Thierry Solère « impactait indéniablement » le fonctionnement de la chambre basse. « L’adhésion à la majorité de Thierry Solère, questeur élu alors qu’il appartenait à un groupe de l’opposition, crée une situation inédite », écrit-il dans un communiqué. Le patron de l’Assemblée nationale a annoncé une consultation des présidents de groupes « pour contribuer à sortir rapidement de la situation (…) afin que soient garantis les droits de l’opposition », précise le président de l’Assemblée.

Thierry Solère résistera-t-il à la pression ? L’intéressé a souhaité couper court à toute spéculation dimanche. Sur BFMTV, le député a fait valoir : « Je suis élu pour un an. En octobre prochain, il y aura une nouvelle élection, je dirai le moment venu si je suis à nouveau candidat à une fonction de questeur ou à une autre fonction au sein du Parlement. Et ce sont les 577 députés qui décideront, à bulletin secret ».