Une suppression complète de la taxe d'habitation n'est «vraiment pas un sujet prioritaire»
IMPOTS•« Il ne faut pas exclure, à terme, la possibilité de la supprimer », a lancé Christophe Castaner…C. Ape. avec AFP
D’ici 2020, 80 % des ménages français devraient voir leur taxe d'habitation supprimée. Et si cette réforme s’appliquait à l’ensemble de la population ?
L’idée serait dans les tuyaux du ministère, indique Le Parisien, citant une source « haut placée à Bercy ». Mais aussi dans la tête du chef de l’Etat. Le président envisage la suppression de cette taxe « à la fin de son mandat ou lors d’un second quinquennat ».
Une information confirmée à demi-mots par le porte-parole du gouvernement. « Bercy et Bruno Le Maire l’ont évoquée. Dès lors qu’on dit que c’est un impôt imbécile, parce qu’il est injuste d’un territoire à l’autre, qu’il ne prend pas en compte en réalité la capacité financière de chacun… On a décidé de faire porter un effort massif, 80 %, mais si on dit que c’est imbécile, il ne faut pas exclure, à terme, la possibilité de le supprimer », a déclaré Christophe Castaner sur RMC et BFMTV.
« Vraiment pas un sujet prioritaire »
Toutefois, la suppression complète de la taxe d’habitation n’est « vraiment pas un sujet prioritaire », a déclaré ce jeudi le porte-parole du gouvernement Christophe Castaner, alors qu’Emmanuel Macron doit s’adresser dans l’après-midi aux maires de France réunis en congrès.
Mais « ça n’est pas prévu aujourd’hui, il n’est pas prévu de le faire ». « Ce n’est vraiment pas un sujet prioritaire », « la priorité c’est de redonner du pouvoir d’achat aux classes moyennes », a ajouté le porte-parole du gouvernement.
De nombreux élus locaux s’inquiètent de l’exonération de la taxe d’habitation pour 80 % des contribuables, une des promesses phare du candidat Emmanuel Macron lors de la présidentielle, qui doit être intégralement compensée par l’Etat.
Le président de l’Association des maires de France François Baroin a notamment estimé qu’il fallait « conserver le lien entre l’habitant et l’usager du service public » et « imaginer un impôt à assiette large et à taux faible qui permette d’avoir une ressource propre, qui compense la taxe d’habitation ».
Pour le président (LR) du Sénat Gérard Larcher, la suppression de la taxe d’habitation pour 80 % des ménages proposée par le gouvernement affaiblit, selon lui, « le pouvoir fiscal des communes et menace la pérennité de leurs ressources ».