POLITIQUELe pouvoir, la droite, l'Europe… Laurent Wauquiez en cinq revirements

VIDEO. Le pouvoir, l'Europe, la droite… La preuve par cinq que Laurent Wauquiez sait retourner sa veste

POLITIQUEFavori à la présidence du parti, Laurent Wauquiez est visé par ses concurrents et détracteurs pour son inconstance supposée sur des sujets comme l’Europe…
Anne-Laëtitia Béraud

Anne-Laëtitia Béraud

L'essentiel

  • Laurent Wauquiez est le candidat favori dans la campagne pour la présidence du parti Les Républicains, dont le scrutin se tient ce dimanche 10 décembre.
  • Ses concurrents et détracteurs déplorent un responsable aux valeurs fluctuantes, notamment sur l’Europe.
  • En treize ans de vie politique, Laurent Wauquiez a changé d’idées à propos du pouvoir, de la droite, de l’Europe ou du « front républicain ».

Ce dimanche, les 234.556 adhérents du parti Les Républicains sont appelés à voter pour élire le nouveau patron du mouvement. L’ultra-favori de la campagne se nomme Laurent Wauquiez. Agé de 42 ans, l'homme connaît depuis 2004 une ascension fulgurante. Député, secrétaire d’Etat, ministre, maire du Puy-en-Velay, il préside aujourd’hui la deuxième région de France. Une ascension au prix de valeurs fluctuantes ? C’est en tout cas ce que déplorent ses concurrents, évoquant une radicalisation du candidat ou son inconstance. En treize ans de vie politique hyperactive, Laurent Wauquiez a en effet adopté des positions parfois très différentes sur la droite, l’Europe ou le « front républicain ». 20 Minutes revient sur cinq revirements du probable futur chef de la droite…

Ses influences

Avant : Jacques Barrot, grande figure de la droite sociale et proeuropéenne, repère le jeune normalien et énarque Laurent Wauquiez à la fin des années 1990. Il le prend sous son aile, lui offre le poste de suppléant lors des législatives de 2002 avant de lui laisser sa circonscription en Haute-Loire en 2004. En juillet 2006, le jeune député publie un rapport proposant de « relancer l’ascenseur social » en réformant le système d’attribution des bourses des étudiants. De Jacques Barrot, décédé en décembre 2014, Laurent Wauquiez dit à sa mort : « [Jacques] Barrot était mon père spirituel. C’est lui qui m’a appris la politique, qui m’a transmis son flambeau (…) C’était quelqu’un porté par ses convictions sur le social, l’Europe, la place des entreprises »

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Après : Durant le quinquennat de Nicolas Sarkozy, Laurent Wauquiez commence à rencontrer l’idéologue Patrick Buisson, le conseiller du président issu de l’extrême droite. Après la révélation, en mars 2014, que Patrick Buisson enregistrait ses échanges avec le chef de l’Etat, Laurent Wauquiez persiste à voir le paria de la Sarkozie. Auprès du Monde, il affirme en décembre 2014 : « Je n’ai pas décidé d’arrêter de le voir, car tout le monde lui tire dessus. J’ai de la constance. Je ne fais pas preuve de lâcheté comme d’autres, qui font comme s’ils ne le connaissaient plus alors qu’ils le courtisaient quand il était puissant ». Laurent Wauquiez précise avoir « de l’estime » pour la capacité de Patrick Buisson à « agiter des idées ». A la sortie du livre La cause du peuple (Perrin, septembre 2016), dans lequel Patrick Buisson étrille Nicolas Sarkozy, Laurent Wauquiez se révèle cependant acrimonieux. Il affirme sur BFMTV que l’ouvrage est « un tissu de racontars ». Selon lui, « dans ce livre, c’est la haine qui l’a emporté sur la vérité ».

Sa vision de la droite

Avant : Dans son livre Un huron à l’Assemblée nationale (éd. Privé) publié en 2006, Laurent Wauquiez promeut « tout ce qui peut réunir la droite et la gauche pour construire des réformes de fond », souhaitant par ailleurs « sortir des guerres de tranchées partisanes ».

Après : Le candidat à la présidence du parti Les Républicains fait campagne en 2017 avec le slogan : « La droite est de retour ». Le 15 novembre, en réunion publique à Asnières (Hauts-de-Seine), Laurent Wauquiez lance aux militants : « Je suis de droite. Je suis vraiment de droite et ce n’est déjà pas si mal ». Une expression qu’il utilise dans l’interview de son annonce de candidature au Figaro, le 31 août : « Il faut que la droite soit vraiment de droite », dénonçant, pêle-mêle, le « communautarisme », « l’intégrisme islamique qui petit à petit ronge notre société », ou « l’assistanat ».

Sa vision sur le pouvoir

Avant : Quel serait le gouvernement idéal selon Laurent Wauquiez ? En 2005, le jeune député de la Haute-Loire répond à un étudiant : « Il y a juste deux, trois choses qui sont des repères. Le premier, tu prends des spécialistes de leur domaine. Faut arrêter les conneries quand tu te retrouves avec un type qui était ministre de la Santé qui devient ministre des Affaires étrangères, ou un qui était ministre des Transports qui devient ministre du Justice, c’est n’importe quoi. Les types, il faut qu’ils aient bossé sur le domaine, qu’ils le connaissent pour que quand ils arrivent, ils aient des propositions à mettre sur la table », dit-il en dans une vidéo rediffusée par le compte Avec Wauquiez le 18 janvier 2013.

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Après : Laurent Wauquiez a participé à tous les gouvernements de François Fillon durant le quinquennat de Nicolas Sarkozy. Il a été successivement secrétaire d’Etat auprès du Premier ministre, porte-parole du gouvernement de 2007 à 2008, secrétaire d’Etat chargé de l’Emploi de 2008 à 2010, ministre des Affaires européennes de 2010 à 2011, puis ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche de 2011 à 2012.

Sa vision de l’Europe

Avant : Alors ministre des Affaires européennes, Laurent Wauquiez défend l’intégration de la Croatie dans un entretien le 26 juin 2011 au Monde : « La France gagne quand elle est sur des positions résolument pro-européennes (…) Au moment où l’édifice européen semble se fissurer, il est en fait en train de se renforcer. Car, sur beaucoup de dossiers, nous sommes au pied du mur, et l’on s’aperçoit que la seule porte, c’est une porte européenne ».

Après, acte 1 : Peu avant les Européennes de mai 2014, auxquelles il ne se présente pas, le député publie l’essai Europe : il faut tout changer (éd. Odile Jacob, avril 2014). Il développe ses positions eurosceptiques, remettant en cause l’élargissement de l’Europe et les accords de Schengen, ou défendant l’idée d’une Union européenne réduite à six membres. Il publie le 25 avril une tribune dans Le Figaro, cosignée par 40 élus, dans laquelle il estime : « L ’Europe qui empêche ses nations de se protéger et qui ne les protège pas, l’Europe qui étouffe sous une masse de réglementations, l’Europe qui se construit contre les États et la souveraineté des peuples, ça ne peut plus durer..»

Après, acte 2 : En 2017, Laurent Wauquiez défend une vision double de l’UE. Dans un entretien au Figaro le 15 novembre, Laurent Wauquiez précise : « Je crois à l’union des Etats nations ». Partisan d’un « traité de refondation » soumis à un référendum, il vise à ce que « la France retrouve la souveraineté sur sa politique migratoire ». Il assure cependant : « Je rejette l’étiquette d’eurosceptique » ou : « Je suis un Européen convaincu. Face à la mondialisation et pour que la France pèse et se protège, il est indispensable de s’adosser à l’Europe. »

Sa position sur le Front national en cas de duel FN-PS aux élections

Avant : Le 11 mars 2011, interrogé par Libération sur ce que devrait faire la droite en cas de duel entre PS et FN au second tour des cantonales, le ministre des Affaires étrangères répond : « Marine Le Pen n’est pas une personnalité républicaine. Alors, j’assume : il faut battre le FN. Je vote pour celui qui est en face. Qu’il soit de droite ou de gauche. »

Après : Le 7 février 2015, peu avant les départementales, Laurent Wauquiez, alors secrétaire général de l’UMP, annonce voter blanc en cas de duel FN-PS. « On ne combat pas le FN par des consignes de vote. Je ne vote pas socialiste parce que je n’ai pas les mêmes idées que les socialistes. Je n’ai pas les mêmes idées que le FN, parce que leur programme d’extrême droite ne me satisfait pas », explique Laurent Wauquiez lors d’un conseil national de l’UMP.

Durant l’entre-deux tours de la présidentielle de mai 2017, alors que plusieurs personnalités de droite comme François Fillon, Alain Juppé ou François Baroin annoncent voter Emmanuel Macron plutôt que Marine Le Pen, Laurent Wauquiez publie un tweet appelant à « respecter » le choix des électeurs de droite qui voteront Macron, ou blanc.

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