«Le président de la République ne montre pas l'exemple»... Des députés s'opposent à la hausse du budget de l'Élysée
GROS SOUS•Après avoir été gelée pendant quatre ans à 100 millions d'euros, la dotation de la présidence de la République est portée à 103 millions d'euros en 2018...20 Minutes avec AFP
L'essentiel
- Après avoir été gelée pendant quatre ans à 100 millions d'euros, la dotation de la présidence de la République est portée à 103 millions d'euros en 2018.
- «L'austérité en 2018 n'est ni pour les riches, ni pour la présidence de la République», dénonce une députée LFI.
- «Ce verbiage est à la limite de l'insulte pour nos institutions», estime l'exécutif.
Pour eux, la présidence doit aussi faire des économies. Des députés de droite comme de gauche ont contesté vendredi la hausse de 3 millions d'euros du budget de l'Élysée pour 2018.
«Enjeux importants en matière de sécurité»
Après avoir été gelée pendant quatre ans à 100 millions d'euros, la dotation de la présidence de la République est portée à 103 millions d'euros en 2018 pour «faire face aux enjeux importants en matière de sécurité», a expliqué dans l'hémicycle le porte-parole du gouvernement, Christophe Castaner.
Le groupe de sécurité du président de la République (GSPR) sera notamment doté de 14 personnes supplémentaires et les systèmes d'infrastructures informatiques et de télécommunication doivent être davantage sécurisés.
Mais selon Patrick Hetzel (LR), «il y a deux poids deux mesures»: «le président de la République ne montre pas l'exemple» alors que «des sacrifices» sont demandés aux Français. Aux yeux des socialistes, s'il faut bien renforcer la sécurité, pourquoi ne pas financer ces coûts supplémentaires «en interne par la réduction d'autres postes budgétaires», a interrogé Christine Pirès-Beaune. Ces parlementaires ont défendu en vain des amendements pour redéployer ces 3 millions d'euros vers d'autres institutions comme l'Assemblée nationale.
«L'austérité en 2018 n'est ni pour les riches, ni pour la présidence de la République»
«L'austérité en 2018 n'est ni pour les riches, ni pour la présidence de la République», a renchéri Sabine Rubin (LFI). «Nous dénonçons que le président de la République puisse se servir dans la caisse», a lancé cette élue de Seine-Saint-Denis.
«Ce verbiage est à la limite de l'insulte pour nos institutions», lui a rétorqué Christophe Castaner, rejetant de façon générale «une petite polémique politicienne». Le secrétaire d'État aux Relations avec le Parlement a aussi cité des «volontés d'économies» de l'Élysée, en particulier dans les déplacements «en limitant le recours à l'avion présidentiel l'A330 et en supprimant l'accompagnement systématique d'un avion de secours».
L'Assemblée a finalement adopté les projets de budgets de l'Élysée, des chambres parlementaires ainsi que des autorités indépendantes et des juridictions administratives.