Islam, identité, primaire... Les Républicains listent leurs priorités dans une grande enquête interne
CONSULTATION•Les adhérents étaient conviés à remplir un questionnaire afin de créer un nouveau corpus idéologique…Dorian Debals
L'essentiel
- Une grande enquête interne a été menée afin de connaître les priorités politiques des militants Les Républicains.
- Deux thématiques arrivent en tête : l’identité et l’islam.
- Les 10 et 17 décembre prochains, les adhérents sont appelés à élire leur nouveau chef.
- Laurent Wauquiez, « vraiment de droite », part favori pour remporter la présidence du parti.
Apprendre de la cuisante défaite de 2017 et aller de l’avant. C’est le but affiché de la consultation des 235.000 militants Les Républicains dont des extraits ont été dévoilés ce mardi par Le Figaro. Ce rapport est une compilation d’extraits de réflexions d’experts, de contributions écrites et des plus de 40.000 réponses à un questionnaire envoyé aux adhérents.
Le résultat, un panorama des priorités des militants et intellectuels proches des Républicains, permet de cerner les sujets de préoccupation de cette famille politique. Parmi la vingtaine de personnalités auditionnées on retrouve par exemple des intellectuels de droite tels que Denis Tillinac, Alexandre Devecchio ou Mathieu Bock-Côté.
Identité et islam en tête de gondole
Et ce sont les questions portant sur l’identité et l’islam qui sortent du lot selon Le Figaro, qui indique que 300 contributions sur 450 portent sur ces deux sujets. Sur la question de la religion musulmane, « on constate une difficulté croissante à aborder les questions religieuses, et particulièrement celle de l’islam, dans le débat public », explique le rapport, qui voit dans l’identité française une identité qui « doit être définie, sûrement au-delà des seules racines chrétiennes, mais en distinguant ce qui fait la singularité de l’Europe par rapport aux autres continents. »
Les militants rejettent aussi en masse la primaire comme mode de désignation du candidat du parti à la présidentielle car elle mobilise notamment « une part des sympathisants qui ne correspond pas à l’ensemble de l’électorat considéré ». Fort de 83 pages, ce compte rendu est un « profond travail d’introspection » et la « première pierre » de la reconstruction du parti et de la ligne politique.
Le défi : se démarquer des anciens compagnons de route qui ont cédé aux sirènes des maroquins du gouvernement sans glisser vers le Front National. « Nous avons lancé ce travail sans aucune idée préconçue sur son issue », confie au quotidien de droite Nelly Garnier, la directrice des études de LR. Ces réflexions doivent permettre au parti de retrouver des repères et d’être sûr de ses valeurs face à «l’hégémonie idéologique du progressisme » porté par Macron.