L'essentiel

  • La visite de quarante-huit heures d’Emmanuel Macron en Guyane s’est passée dans un climat tendu. Quatre personnes étaient en garde à vue vendredi après des affrontements entre forces de l’ordre et manifestants du collectif Pou Lagwiyann dékolé
  • Le président de la République s’est engagé à investir un milliard d’euros en Guyane mais refuse de céder aux pressions.
  • Emmanuel Macron a également présenté une série de mesures pour tenter de résoudre les difficultés que connaît la Guyane. Il a notamment proposé « une méthode innovante » basée sur « une responsabilité partagée » entre l’Etat et le territoire d’Outre-mer.

Dans un climat tendu, après des heurts survenus la nuit précédente à Cayenne, Emmanuel Macron s’est voulu rassurant tout en affichant sa fermeté. « La parole de l’Etat sera tenue », a affirmé le président devant la presse au deuxième jour de sa visite en Guyane. Il a précisé que l'« intégralité des deux premiers volets » des accords conclus le 21 avril, sous le quinquennat de François Hollande, pour mettre fin au vaste mouvement social du printemps « seront appliqués ».

La promesse d’investir un milliard d’euros en Guyane

L’Etat s’était alors engagé sur un plan d’urgence de 1,08 milliard d’euros et des accords sectoriels, et avait annoncé qu’il allait étudier une « demande complémentaire » de 2,1 milliards formulée par le collectif Pou Lagwiyann dékolé (Pour que la Guyane décolle).

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C’est avec cette « demande complémentaire » que le chef d’Etat prend ses distances. Emmanuel Macron avait donné le ton dès son arrivée jeudi en avertissant qu'il n'était «pas le Père Noël». « L’Etat a fait trop de promesses qui n’ont pas été tenues. Donc je suis là pour dire les choses en vérité », avait-il ajouté.

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« Ce que les Guyanais attendent ce n’est pas le père Noël, mais un chef d’Etat qui respecte les engagements pris par l’Etat », avait alors répondu sur Twitter le député Gabriel Serville.

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« On n’a pas besoin de Père Noël, on a besoin d’un gouvernement qui se rende compte qu’en Guyane rien ne va », avait quant à lui réagi David Riché, président de l’Association des maires de Guyane. Marine Le Pen l’a jugé pour sa part « déconnecté du pays réel ».

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Emmanuel Macron ne cédera pas aux pressions

La visite d’Emmanuel Macron a été ternie par des heurts entre forces de l’ordre et manifestants du collectif Pou Lagwiyann dékolé. Quatre personnes étaient en garde à vue vendredi. Deux gendarmes mobiles et deux policiers ont été légèrement blessés au cours de ces affrontements. Des actions qui ne feront pas plier le président de la République, au contraire.
« La République ne cède pas aux gens qui sont en cagoule » et le « rôle de l’Etat » n’est pas de « céder à des pressions, quelles qu’elles soient, en particulier lorsqu’elles n’ont pas la légitimité démocratique », a insisté Emmanuel Macron vendredi.

Il a précisé qu’il n’avait pas envisagé de rencontrer Pou Lagwiyann dékolé, mais qu’il avait proposé qu’une délégation rencontre ses conseillers. « Mes interlocuteurs sont les interlocuteurs légitimes car démocratiquement élus. » Des déclarations qui ont irrité le collectif. Environ 150 manifestants s’étaient regroupés vendredi en début de soirée devant le commissariat où était attendu le chef de l’Etat. La situation était tendue mais sans affrontements avant son arrivée, ont constaté des journalistes sur place.
« On n’a pas été élus, mais si on n’arrive pas à parler, on fera sans eux. Mais il ne faudra pas s’étonner après », a déclaré un peu plus tôt Mickael Mancé, porte-parole du mouvement des Grands frères, membre du collectif.

Une série de mesures pour venir en aide à la Guyane

Le chef de l’Etat a présenté une série de mesures pour tenter de résoudre les difficultés que connaît la Guyane, vaste territoire de 83.000 km2 à 7.000 km de Paris. Elle subit notamment une immigration clandestine massive, une insécurité croissante, des défaillances dans les services de santé et le système scolaire et un taux de chômage très élevé (23 %).

Il a pour cela proposé « une méthode innovante » basée sur « une responsabilité partagée » entre l’Etat et le territoire, qui devra être discutée d’ici au printemps 2018 dans le cadre des assises des Outre-mer. Des initiatives seront rapidement prises pour soutenir la filière du bois, très importante dans ce territoire recouvert à 90 % de forêts vierges, a-t-il annoncé. « La Guyane subit des violences inacceptables », a par ailleurs reconnu Emmanuel Macron, en annonçant que l’augmentation prévue des moyens pour assurer la sécurité serait « accélérée », avec l’arrivée de 90 gendarmes « dès 2018 ».

Pour dissuader l’immigration, le gouvernement va aussi réduire à deux mois le versement de l’allocation versée aux demandeurs d’asile et conditionner à 15 ans de résidence sur le territoire l’accès au RSA, qui sera désormais géré par l’Etat et « démonétisé ».