Bordeaux: Le Premier ministre Edouard Philippe rend visite au «patron» Alain Juppé
RETROUVAILLES•Les deux hommes qui se connaissent depuis 15 ans se sont retrouvés ce vendredi après-midi à l'hôtel de ville de Bordeaux...Mickaël Bosredon
L'essentiel
- Le Premier ministre et le maire de Bordeaux n'ont pas tari d'éloges l'un envers l'autre.
- Edouard Philippe a même rappelé qu'il appelait Alain Juppé «le patron».
C’est la première fois qu’ils se retrouvaient depuis la présidentielle. Le Premier ministre Edouard Philippe a rendu visite ce vendredi après-midi à Alain Juppé, dans son fief de Bordeaux.
Une rencontre qui s’est déroulée à l’hôtel de ville peu avant 15 h, avant de se poursuivre à l’hôtel de Bordeaux Métropole, à l’issue d’une balade à pieds entre les deux hommes. Edouard Philippe devait prendre la parole à la convention nationale des avocats, qui se tient au Parc des expositions de Bordeaux, en fin d’après-midi.
« Pas de conseils » de Juppé au Premier ministre
Edouard Philippe est un proche d’Alain Juppé. Un très proche. L’ancien maire du Havre fut notamment l’un de ses porte-parole durant la campagne des primaires de la droite. Mais les deux hommes ont choisi par la suite des trajectoires différentes, Edouard Philippe acceptant de devenir le Premier ministre d’Emmanuel Macron. Alain Juppé a, lui, rappelé qu’il restait pour l’instant aux Républicains.
Les deux hommes n’ont pas manqué de rappeler cette proximité entre eux à l’occasion de cette visite, même si Alain Juppé assure qu’il se « garde bien de donner des conseils » à son ancien poulain.
« Je lui conserve une entière gratitude pour toute l’aide qu’il m’a apportée »
« Je suis très heureux d’accueillir Edouard Philippe dans cet hôtel de ville qu’il connaît déjà, a lancé Alain Juppé aux nombreux journalistes venus assister à ces retrouvailles. Au fil des années, j’ai apprécié ses qualités, sa compétence qui est connue de tout le monde, mais aussi l’expérience qu’il a acquise sur le terrain, et entre les maires de deux grandes villes, il y a toujours des affinités particulières. Et puis aussi sa bonne humeur : vous voyez, dès qu’il est là, il sourit. »
Le maire de Bordeaux a assuré avoir été « très sensible aux paroles qu’il a prononcées à mon égard il y a peu de temps, et j’ai eu l’occasion de le tweeter, en expliquant que je lui conservais une entière gratitude pour toute l’aide qu’il m’a accordée au fil des années, et notamment dans la période la plus récente. Alors aujourd’hui je lui souhaite de réussir. »
Et l’ancien candidat aux primaires de la droite d’assurer que « c’est un sentiment de satisfaction » de le voir aujourd’hui à Matignon : « la relève est assurée, et pour moi c’est une grande joie de le voir à ce poste. »
« J’ai appris en vous regardant »
« C’est un exercice assez curieux auquel Alain Juppé et moi-même nous nous livrons, a expliqué pour sa part le Premier ministre. Je pense que, comme moi, il est assez pudique sur ce que nous pensons des gens que nous aimons bien. Nous sortons d’un palais assez magnifique - le palais Rohan -, et vous êtes tous là, et vous nous demandez de dire ce que nous pensons l’un de l’autre, ce qu’au fond nous n’aimons pas faire. »
« Chacun sait ce que je pense de celui que j’ai longtemps appelé le patron, a poursuivi Edouard Philippe et, se tournant vers Alain Juppé, de lui lancer : « Je vous appelais comme cela parce que j’ai appris en vous regardant, parce que j’ai beaucoup aimé travailler avec vous, et que cette expérience accumulée, cette fidélité assumée, elle est constitutive de ce que je suis aujourd’hui. »
« Alors, je suis beaucoup moins désagréable que ce qu’on dit quand même, non ? » lui a rétorqué Alain Juppé. « Si vous aviez été aussi désagréable que ce que l’on dit, je n’aurais pas aimé travailler avec vous, or j’ai toujours aimé travailler avec vous ! »