ENQUETEProjet d'attentat: Mélenchon reçoit une standing ovation à l'Assemblée

VIDEO. Projet d'attentat de l'ultra-droite: Mélenchon reçoit une standing ovation à l'Assemblée

ENQUETELa France insoumise aurait voulu être «informée» de ces menaces afin « qu’on puisse prendre des dispositions qui aillent en conséquence», a déclaré un député LFI…
Hakima Bounemoura

H. B.

Après le coup de filet dans le milieu de l’ultra-droite, c’est la stupéfaction au sein de la France insoumise (LFI). Ugo Bernalicis, député LFI de la deuxième circonscription du Nord, s’est dit étonné que le parti ait appris « par voie de presse » que Jean-Luc Mélenchon avait été la cible « d’un groupuscule d’extrême droite ». « Je n’avais pas été prévenu », a expliqué de son côté Christophe Castaner à la sortie du Conseil des ministres.

L’accès à ce contenu a été bloqué afin de respecter votre choix de consentement

En cliquant sur« J’accepte », vous acceptez le dépôt de cookies par des services externes et aurez ainsi accès aux contenus de nos partenaires.

Plus d’informations sur la pagePolitique de gestion des cookies

« On est étonnés de le découvrir par voie de presse. Jean-Luc Mélenchon a découvert comme tout le monde, dans la presse qu’il avait été la potentielle cible d’un groupuscule d’extrême droite. C’est un peu étrange de l’apprendre par cette voie-là », a déclaré ce mercredi l’élu LFI dans une interview accordée à France info.

« Il faut arrêter de nous traiter d’islamo-gauchiste »

La France insoumise aurait voulu être « informée » de ces menaces afin « qu’on puisse prendre des dispositions qui aillent en conséquence », a ajouté Ugo Bernalicis. « On demande à ce que les autorités du ministère de l’Intérieur et de la Justice, puissent communiquer peut-être avant la presse, au principal intéressé. Jean-Luc Mélenchon a quand même été un candidat à l’élection présidentielle (…) C’est dommage qu’il l’apprenne ainsi ».

Ugo Bernalicis a également poussé un coup de gueule contre ceux qui les accusent d’être des islamo-gauchistes. « Tous ceux qui en rajoutent, systématiquement en nous assimilant, à l’islam radical en disant que l’on est des islamo-gauchistes, que Mélenchon serait quelqu’un de dangereux pour la République, un dictateur en puissance, que tous ces gens-là gardent un peu leurs propos pour eux. Il y a des fous qui entendent ces paroles-là », a déploré Ugo Bernalicis.

Mélenchon reçoit une standing ovation à l’Assemblée

« J’aurais apprécié être informé », a renchéri Jean-Luc Mélenchon dans l’après-midi à l’Assemblée. « J’estime que le Parlement tout entier peut se sentir visé », a encore affirmé le chef de file de la France insoumise, en assurant que « rien, jamais, aucune menace ne fera céder aucun d’entre nous dans le devoir de représenter la liberté d’expression du peuple français ».

L’accès à ce contenu a été bloqué afin de respecter votre choix de consentement

En cliquant sur« J’accepte », vous acceptez le dépôt de cookies par des services externes et aurez ainsi accès aux contenus de nos partenaires.

Plus d’informations sur la pagePolitique de gestion des cookies

Alors que le député des Bouches-du-Rhône recevait une standing ovation de la quasi totalité de l’hémicycle, le Premier ministre Édouard Philippe (issu de LR) s’est félicité d’une « superbe - même si elle ne me surprend pas - attitude de la représentation nationale qui fait honneur à notre démocratie », saluant une question « dénuée de polémiques ».

La fille de Castaner a appris l’information « par la presse »

Christophe Castaner, ancien député-maire de Forcalquier (Alpes-de-Haute-Provence) où réside l’un des interpellés, a convenu que « ce que j’ai lu, ce que j’ai vu, peut m’inquiéter ». « Je suis papa de deux petites filles, je ne vis pas à Forcalquier puisque je suis ministre à Paris », a-t-il dit en soirée sur RTL. « Mon aînée ayant appris l’information par la presse et pas par moi, effectivement c’est un sujet de tension mais j’ai veillé à les rassurer », a-t-il ajouté.

« Si lorsqu’une menace précise et caractérisée est identifiée, bien entendu nous prenons les mesures qui s’imposent en informant les personnes qui en font l’objet », a souligné le Premier ministre lors des questions au gouvernement. « Je pense néanmoins qu’en la matière il faut laisser aussi aux forces de l’ordre et à l’autorité judiciaire le soin de mener son enquête », a-t-il ajouté, assurant que cette question, « sur laquelle de manière constante nous nous réinterrogeons », ferait l’objet d’une discussion avec le ministre de l’Intérieur Gérard Collomb.

Dix personnes de 17 à 25 ans, gravitant dans la mouvance d’ultra-droite, ont été arrêtées mardi dans une enquête portant sur un projet d’attentat visant notamment des hommes politiques et des mosquées, dont l’initiateur présumé a été arrêté en juin. Ces personnes, neuf hommes et une femme, sont en garde à vue pour « association de malfaiteurs terroriste ». Les protagonistes « étaient en lien » avec Logan Alexandre Nisin, un ancien militant de l’Action Française Provence, organisation royaliste qui avait multiplié les provocations musclées autour de Marseille et d’Aix-en-Provence avant l’été.