VIDEO. Première interview de Macron: Une première réussie selon LREM, un exercice «d'autosatisfaction» selon l'opposition
REACTIONS•Le président devait résumer les cinq premiers mois de sa présidence…C. Ape. avec AFP
L’interview télévisée du président de la République Emmanuel Macron a été suivie dimanche soir par près de 9,5 millions de téléspectateurs sur TF1. Parmi eux, des membres de la majorité mais aussi de l’opposition. Cet entretien, qui a débuté après 20 heures et a duré près d’une heure et quart, était la première interview télévisée donnée par Emmanuel Macron depuis son élection en mai, pour résumer les cinq premiers mois de sa présidence.
Et elle a fait pleuvoir bon nombre de réactions.
Du côté de La République en marche, Édouard Philippe a salué « une parole juste, claire et franche au service d’un projet ambitieux. Fier d’œuvrer auprès d’Emmanuel Macron ». Le porte-parole du gouvernement, Christophe Castaner, a estimé que le président avait livré « un discours clair, un cap ambitieux, une vision précise. Le président est déterminé à transformer le pays selon le mandat qu’il a reçu. Nous travaillerons à ses côtés pour mettre en œuvre ses engagements », a-t-il dit sur Twitter.
Sacha Houlié, vice-président LREM de l’Assemblée nationale, est allé dans le même sens. « Le Président de la République clair, précis, déterminé : "Sur tout, je fais ce que j’ai dit" », a-t-il déclaré sur le même réseau social. Hugues Renson, autre vice-président LREM de l’Assemblée a souligné que « le président Emmanuel Macron le redit avec force : nous agissons pour faire réussir la France et que chacun y trouve sa place ».
Un discours qui n’a pas reçu le même accueil du côté de l’opposition. Rachid Temal, coordinateur du PS et sénateur a estimé : « nous attendions le président Emmanuel Macron, nous avons eu Edouard Philippe. De la technique, aucune vision pour la France et les Français ! »
Pour le mouvement des jeunes Socialistes, « Emmanuel Macron assume une politique économique libérale de casse des droits sociaux, de précarité généralisée et de cadeaux faits aux plus riches avec la suppression de l’ISF. En qualifiant de "jalousie" l’aspiration à l’égalité, le président de la République montre qu’il est bien le président des riches », et sa « pratique sarkozyste de la communication n’est pas digne d’un président de la République qui doit rassembler et apaiser la société », a expliqué le mouvement dans un communiqué.
Adrien Quatennens, député de la France insoumise, ne sait pas « si cinq ans suffiront à Macron pour tout casser. En revanche, je pense qu’après cinq mois, les Français en ont assez ». « Sarkozy aurait dit, "Macron c’est moi en mieux". En effet, il y a bien du Sarkozy sous cette épaisse couche de maquillage ».
Pour le porte-parole du PCF, Olivier Dartigolles : « Tout ce qui provoque dans le pays de la colère et du mécontentement est totalement assumé (…) Pas un seul mot de regret pour les "fainéants", "ceux qui ne sont rien", pour le "bordel". Pour lui, un langage "populaire", ce qui constitue une autre forme de mépris de classe. Sa fameuse "pensée complexe", dont il pensait qu’elle n’était pas adaptée pour un tel exercice, est apparue trop souvent compliquée et totalement silencieuse sur de grands enjeux comme la transition écologique ».
Bruno Retailleau, chef de file des sénateurs LR estime que « ce fut un exercice d’autosatisfaction bien loin des préoccupations quotidiennes des Français et du projet ambitieux dont la France a besoin », « son discours apparaît en décalage avec les préoccupations des Français et trop techno », et « il n’y a rien eu dans cette intervention qui soit de nature à répondre aux trois insécurités que subissent et qui inquiètent les Français » : physique, économique et culturelle.
Au micro de franceinfo, Nicolas Bay, secrétaire général du FN a déclaré que « l’essentiel de (l') interview a consisté à faire de l’autosatisfaction », « Emmanuel Macron est totalement absent sur les enjeux régaliens » et « ignore que les clandestins présents sur le sol français ont déjà commis un délit ».
Nicolas Dupont-Aignan, président de Debout de la France et député a dénoncé : « de la com', toujours de la com' et encore de la com'. Dans cet entretien, Emmanuel Macron a souhaité donner des gages à la gauche sur le fait que sa politique n’était pas de droite. Seule certitude qu’il en ressort, les réformes mises en place et à venir ne vont pas dans le sens de l’intérêt général ».