Emmanuelle Mignon, la brillante femme de l'ombre

Emmanuelle Mignon, la brillante femme de l'ombre

PORTRAITLa directrice de cabinet de Nicolas Sarkozy est une fidèle du Président...
Alexandra Nawawi

Alexandra Nawawi

L'ENA, l'Essec, Science Po Paris, puis le conseil d'Etat en 1998. Emmanuelle Mignon est une femme brillante. C’est en 2002 qu’elle rejoint le cabinet de Nicolas Sarkozy en tant que conseillère juridique au ministère de l'Intérieur. Deux ans plus tard, elle le suit en devenant directrice des études de l'UMP.


Au moment de la campagne présidentielle, c'est elle qui prépare en sous-mains le programme du futur candidat Sarkozy et écrit ses discours. Suivant la commande du président de l'UMP, tous les sujets sont passés au crible. Comme elle le raconte dans un entretien au site Internet nonfiction.fr, Nicolas Sarkozy lui dit alors: «Aucun sujet n’est tabou, aucune proposition n’est taboue, vous m’apportez tout, et après, le tri, je le ferai.» Elle sera donc un des artisans de la fameuse politique de la «rupture».


Catholique engagée et «conservatrice» décomplexée

Emmanuelle Mignon a toujours revendiqué son catholicisme. Dans sa jeunesse, elle entame des études de théologie qu'elle ne finit pas. Dans les années 1990, elle est secrétaire nationale des scouts unitaires de France. Selon ses termes, son engagement scout lui apprend que «le service du bien public fait partie des missions du chrétien».


Rare femme à être dans les cabinets des conseillers du président de la République, Emmanuelle Mignon est sans complexe: «J'ai toujours été conservatrice, j'aime l'ordre. Je crois à l'initiative individuelle, à l'effort personnel et, en matière économique, à la main invisible du marché. Par exemple, je suis pour une privatisation totale de l'Education nationale», avait-elle déclaré en 2004 dans le journal «Le Monde».


La machine à idées du Président

Dès l'élection de Nicolas Sarkozy, elle est nommée directrice de cabinet du Président. Elle devient sa «machine à idées». Le parrainage des enfants juifs morts pendant la Shoah, c'est elle. Elle s'était déjà exprimée dans le «JDD», pour expliquer cette proposition, mais aujourd'hui c'est sur ses propres idées sur les sectes, publiés dans «VSD», qu'elle doit s'expliquer.