Elections sénatoriales: La République en marche ne réussit pas son pari, la droite se renforce
POLITIQUE•La majorité de droite au Sénat est sortie gagnante des élections sénatoriales ce dimanche...Romain Lescurieux
Ce scrutin qui s’annonçait difficile pour Emmanuel Macron n’a pas connu de miracle. « Nous nous doutions que La République en marche n’atteindrait pas leur objectif de 60 sièges au Sénat. Notamment après les annonces de l’été concernant les collectivités locales (baisse des dotations, volonté de réduction du nombre d’élus locaux) », analyse pour 20 Minutes, Bruno Cautrès, politologue, chercheur au CNRS et membre du Centre de recherches politiques de Sciences Po (Cevipof).
Environ 76.000 « grands électeurs », essentiellement des élus locaux, étaient convoqués ce dimanche pour renouveler 171 des 348 sièges de la Haute assemblée. Selon des résultats quasi-définitifs (hors Martinique) publiés dans la nuit de dimanche à lundi, La République en Marche comptabilise 28 sénateurs, Les Républicains 159 et l’Union centriste 50. Le groupe socialiste perd lui, une petite dizaine de membres mais reste la deuxième force du Sénat avec 81 élus.
« La vraie élection en Marche au Sénat ce sera en 2020 »
« Nous n’avons pas d’électeurs. Nous partons d’une page blanche. Nous ne pouvions ni gagner, ni perdre cette élection. La vraie élection en Marche au Sénat ce sera en 2020 lorsque nous aurons des conseillers municipaux, des conseillers régionaux, des élus locaux », a déclaré François Patriat, président du groupe LREM au Sénat.
A majorité de droite depuis 2014, la chambre haute le reste donc, notamment car le corps électoral, composé principalement de conseillers municipaux, est issu des dernières municipales, qui avaient été remportées par la droite.
« C’est plutôt encourageant pour le centre et la droite »
« C’est plutôt encourageant pour le centre et la droite. Il semblerait que nous progressions tous ensemble, que la majorité sénatoriale portée par Gérard Larcher sorte renforcée », a estimé la sénatrice LR Fabienne Keller sur Public Sénat. « Cette victoire est vraiment intéressante. Dans un contexte de reconstruction avec la future élection de leur leader, nous verrons sur quelle mesure, texte, Les Républicains vont tenir la dragée haute et fixer la ligne vis-à-vis de la République en marche », reprend Bruno Cautrès.
A noter que le Parti socialiste s’en tire bien en maintenant ses positions et que le Front national n’a remporté aucun nouveau siège, mais a enregistré « une vraie progression en voix dans de nombreux départements » par rapport à 2011, a déclaré la présidente du FN Marine Le Pen. Pour Bruno Cautrès, cela traduit surtout un parti « qui a du mal à se remettre de l’élection présidentielle ». De leur côté, les communistes, sont parvenus à conserver un groupe parlementaire au Sénat, avec 12 membres.