ELECTIONSVIDEO. Pourquoi LREM ne s’attend pas à un raz-de-marée au Sénat

VIDEO. Sénat: Pourquoi les espoirs de victoire de La République en marche sont limités

ELECTIONSLe parti du président Emmanuel Macron est prudent sur ses espoirs de succès pour le scrutin du 24 septembre qui renouvelle la moitié des sièges au Sénat…
Anne-Laëtitia Béraud

Anne-Laëtitia Béraud

Après la présidentielle et les législatives, le parti La République en marche (LREM) peut-il faire basculer le Sénat lors du scrutin du 24 septembre ? Près de la moitié de la chambre haute va être renouvelée, soit 170 sièges de sénateurs (sur un total de 348). Un défi alors que le parti Les Républicains domine le Sénat avec 142 sénateurs, devant le groupe socialiste et républicain (86), l’Union centriste (42) puis LREM avec 29 élus.

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Les espoirs de victoire restent toutefois limités pour le mouvement du président Macron, mettant en péril l’adoption de ses prochaines réformes constitutionnelles. 20 Minutes vous dit pourquoi…

Le mode de scrutin limite une éventuelle « vague » LREM

Première difficulté : seule la moitié des sièges de sénateurs va être renouvelée fin septembre, freinant toute « vague » macroniste déferlant sur la chambre haute. Par ailleurs, les 76.359 grands électeurs de ce scrutin sont, pour 95 %, des délégués des conseils municipaux largement issus des partis traditionnels de droite et de gauche. François Patriat, président du groupe LREM au Sénat, a pronostiqué le 2 août que le parti Les Républicains resterait majoritaire au Sénat, les élus LREM espérant « devenir le deuxième groupe » avec « 50 élus ».

>> Notre dossier consacré aux sénatoriales 2017

Des élus locaux remontés

Autre souci douchant les perspectives de victoires de LREM : le mécontentement des élus locaux qui ont vu les dotations de l’Etat aux collectivités locales passer de 40 à 30 milliards d’euros entre 2008 et 2017. Les annonces de l’exécutif concernant 13 milliards d’économies, en plus des projets de réduction du nombre de parlementaires et du non-cumul des mandats, alimentent la grogne. « C’est une saignée imposée aux territoires. On voit une attaque des services publics alors que les dossiers budgétaires et financiers représentent le souci n°1 des élus locaux », lâche François-Noël Buffet, sénateur Les Républicains du Rhône. « Le gouvernement a fait une erreur politique avec ces annonces. Et n’allez pas croire que les élus locaux n’ont pas de mémoire », prévient-il.

De son côté, le sénateur EELV de Paris Jacques Desessard pronostique : « Même si LREM peut prendre des voix aux socialistes et profiter de dissidences à droite, cette vague sera tempérée car il y a un désaveu de la politique des territoires menée par le gouvernement ».

Des recompositions encore à venir

Un échec de LREM aux sénatoriales représenterait une épine dans le pied du gouvenement, alors qu’il souhaite faire adopter de grandes réformes constitutionnelles d’ici l’été 2018. Celles-ci nécessitent le soutien des 3/5e de l’Assemblée nationale et du Sénat, soit 555 parlementaires. La solution pour le parti du président serait de chasser des soutiens dans les autres formations politiques du Parlement, alors que le groupe LREM compte 309 députés à l’Assemblée.

Signe que la grande recomposition politique n’est toujours pas achevée au Parlement, des sénateurs centristes (Modem, UDI), du groupe socialiste et républicain (avec des radicaux de gauche),des membres de Les Républicains menés par la sénatrice Fabienne Keller seraient sensibles à l’appel de LREM. Mais rien n’est acté, murmure-t-on parmi des sénateurs contactés par 20 Minutes.

Un symbole de ce chamboule-tout toujours à l’œuvre pourrait être la candidature de Patrice Joly dans la circonscription de la Nièvre. Président socialiste de ce département longtemps acquis à la gauche, l’homme n’a pas demandé l’investiture du PS pour ce scrutin, alors que sa principale concurrente, la sénatrice sortante Anne Emery-Dumas, est passée du PS à LREM. Pour Patrice Joly, les étiquettes partisanes ne sont plus vraiment d’actualité aujourd’hui. « Je suis soutenu par le PS mais je n’ai pas demandé d’investiture du parti, confie l’élu, car nous sommes dans une phase de recomposition politique, et peut-être toujours dans une décomposition… »

>> Pensez-vous que le parti du président Emmanuel Macron peut gagner les sénatoriales ? Et si oui, pour quelles raisons ? Dites-le nous dans les commentaires ci-dessous ou écrivez-nous à reporter-mobile@20minutes.fr