Irma: «Pas une heure n’a été perdue» dans la gestion de l'ouragan, affirme Hulot
POLEMIQUE•« L’Etat a fait tout ce qu’il pouvait faire » a assuré le ministre de la Transition écologique…C. Ape.
Ouragan Irma, pollution, nucléaire, le ministre de la Transition écologique Nicolas Hulot s’est exprimé sans détour ce mardi dans les colonnes du Parisien.
Sur la gestion de l’ouragan Irma. Alors que la polémique est née sur la capacité d’anticipation des pouvoirs publics, Nicolas Hulot affirme dans un entretien avec des lecteurs du quotidien que « l’Etat a fait tout ce qu’il pouvait faire ». « Pas une heure n’a été perdue » dans la gestion de l’ouragan Irma, qui a dévasté les îles antillaises de Saint-Martin et Saint-Barthélemy, a assuré le ministre de la Transition écologique. « Je veux bien qu’on polémique sur tout, mais enfin comment peut-on imaginer que les services de l’Etat, le gouvernement, les ministres, les techniciens et toutes les équipes sur place soient restés pantois face à la catastrophe ? », insiste le ministre pour qui « le miracle n’existe pas ».
« Très sincèrement, on a mis tous les moyens possibles en œuvre. Pas une heure n’a été perdue ! », ajoute-t-il, n’ayant rien contre la mise en place d’une commission d’enquête réclamée par l’opposition. Le gouvernement s’est engagé dans un vaste plan de reconstruction des deux îles, où est arrivé mardi le président Emmanuel Macron.
Concernant le dossier du nucléaire, Nicolas Hulot entend « sortir de l’hypocrisie », alors que la loi de transition énergétique impose que la part du nucléaire dans la production d’électricité soit en dessous de 50 % d’ici à 2025, ce qui entraînerait la fermeture de 17 réacteurs, explique le ministre. Nicolas Hulot, indique ainsi avoir décidé de tout remettre à plat dans le cadre de la programmation pluriannuelle de l’énergie avant de s’avancer sur le nombre de centrales fermées à l’horizon 2025.
Sur le volet pollution, interrogé par un lecteur du Parisien sur la restriction des voies de circulation en ville, Nicolas Hulot a dit comprendre « que la situation ne fasse pas actuellement consensus ». Ainsi, le ministre propose d’accompagner et d’aider financièrement à changer les véhicules pour pouvoir continuer d’accéder aux centres-villes. Ce dernier a regretté que les choses n’aient pas été anticipées « en aménageant plus tôt des modes de transport doux et en imposant des normes plus strictes aux industriels ». « Je regrette que l’on ait cédé pendant longtemps à l’influence des lobbys. Et ce n’est pas un mot abstrait. Ces lobbys, je peux les sentir en permanence sur mes épaules », a-t-il concédé.
Concernant l’abattage des loups, Nicolas Hulot ne veut pas « baisser les bras, parce que la biodiversité est le combat le plus important avec le climat ». « J’ai engagé une concertation et on bâtira un plan sur quatre ans : 2018 - 2022. »
A propos de son poste au sein de l’exécutif. Nicolas Hulot « n’éprouve aucun plaisir personnel à être ministre » et compte « le moment venu » évaluer son « utilité » au gouvernement, auquel il souhaite appartenir « tant [qu’il aura] le sentiment de construire des choses durables, irréversibles ».
« Je n’éprouve aucun plaisir personnel à être ministre, mais je souhaite trouver de la satisfaction à travers nos décisions. Tant que j’aurai le sentiment de construire des choses durables, irréversibles, je serai au rendez-vous », a déclaré le ministre d’Etat.
« Mon efficacité, c’est la seule condition de ma présence au gouvernement. Si ce n’est pas le cas, je ne vois pas de raison de rester », a ajouté Nicolas Hulot. « Si tous les jours vous mettez votre démission sur la table, ça finit par lasser ! Il est beaucoup trop tôt pour faire le bilan. Mais, le moment venu, j’évaluerai mon utilité. Si je m’aperçois à ce moment-là que je ne fais qu’accompagner la misère, alors je retournerai chez moi », a poursuivi le ministre.