MISE AU POINTQuand François Bayrou sort du silence

«La politique est un sport violent, assez souvent cruel, scandaleusement injuste», François Bayrou sort du silence

MISE AU POINTInvisible dans les médias depuis sa démission du gouvernement en juin, l'ex-ministre de la Justice a répondu à BFM TV...
Laure Gamaury

L.Gam. avec AFP

«Un obstacle artificiel, inventé ». François Bayrou n’y va pas par quatre chemins. Interviewé par Ruth Elkrief sur BFM TV ce mardi soir, l’ex-ministre de la Justice Modem, a livré ses impressions sur « les affaires » des emplois d’assistants parlementaires présumés qui l’ont fait quitter le gouvernement en juin dernier, suite à des dénonciations « prétendues anonymes ».

Il a également renouvelé son soutien au président de la République, rendant hommage à « la vision réformiste » d’Emmanuel Macron, et saluant les « souplesses nouvelles » données par la réforme du Code du travail aux PME.

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« Jamais je n’ai donné de leçons de morale »

« Il suffit de nous regarder pour savoir que nous avons respecté les règles d’intégrité », a assuré François Bayrou. « Jamais je n’ai donné de leçons de morale », a ajouté l’ex-ministre auteur d’une loi de moralisation de la vie politique. « J’ai porté une exigence morale, je la porte à chaque minute. A cette exigence morale et aux règles de fonctionnement, nous n’avons jamais manqué », a-t-il assuré, indiquant n’avoir « aucun élément d’information » sur une enquête concernant ces affaires. « Je n’ai pas été informé, pas convoqué, je n’ai pas été entendu, mon nom n’est même pas cité ».

Selon lui, les députés européens MoDem sont « d’une absolue intégrité, et ils ont - je n’ai aucun doute - respecté toutes les règles ». Mais « il y a des dénonciations anonymes, prétendues anonymes, qui sont le fait de certaines personnes », a-t-il déploré. « L’enquête devra dire ce qu’il en est ». « La politique est un sport violent, assez souvent cruel, scandaleusement injuste », a-t-il également affirmé.

« C’est une démarche équilibrée dirigée sur l’emploi »

François Bayrou a donc tenu à réaffirmer sa volonté de « soutenir le président de la République et le gouvernement ».

Grâce aux ordonnances sur cette réforme, « il y a des souplesses nouvelles apportées aux petites et aux toutes petites entreprises, une confiance nouvelle apportée au bas de la pyramide. Je trouve que c’est très bien », a affirmé M. Bayrou, qui s’est également félicité des « choses positives pour les salariés », notamment l’augmentation des indemnités de licenciement. « C’est une démarche équilibrée dirigée sur l’emploi, mais dans un projet social, il y a beaucoup plus », a-t-il ajouté. Il a évoqué la question de l’éducation, qui doit être fondée sur « la transmission » et « l’apprentissage de la langue » et a rendu au passage hommage au travail du ministre de l’Education Jean-Michel Blanquer.

A propos de l’université, il a estimé qu’on envoyait les étudiants « à l’abattoir », ajoutant qu’il fallait « pour un certain nombre d’étudiants inventer une année préparatoire à l’université ». Il a par ailleurs jugé que la baisse des APL, annoncée en juillet, « était un peu improvisée ». « Le mois de juillet a été un mois de flottement. Depuis la rentrée, ça va mieux », a-t-il dit. Interrogé sur la demande du président Macron aux propriétaires de logements de baisser de cinq euros le montant de leur loyer, M. Bayrou a affirmé : « Je comprends qu’il exprime ce vœu ». Quant aux emplois aidés, dont une partie va être supprimée, il a estimé qu’ils avaient « toujours été de la fausse monnaie (…) Il faut sortir de la logique des emplois aidés pour arriver à un statut de plein-emploi associatif ».

Enfin, l’ex-Garde des Sceaux a également affirmé que le choix d’Edouard Philippe comme Premier ministre n’était « pas absurde ». « J’ai approuvé ce choix », a-t-il conclu.