Ce qu'il faut retenir de l'entretien d'Emmanuel Macron au «Point»
INTERVIEW•Le président s'est confié au «Point» dans une longue interview à paraître ce jeudi...Manon Aublanc
Le président français, Emmanuel Macron, a accordé une longue interview à nos confrères du Point, à paraître ce jeudi. 20 Minutes vous compile ce qu’il faut retenir.
- Sur l’éducation : « une révolution »
Emmanuel Macron a assuré que désormais « on ne tirera plus les gens au sort » pour entrer à l’université et promet d'« entamer une révolution de l’éducation ».
« Nous ferons en sorte que l’on arrête par exemple de faire croire à tout le monde que l’université est la solution pour tout le monde », déclare le chef de l’Etat en dénonçant les problèmes liés à « la désormais célèbre plateforme APB » (admission post-bac).
- Sur la crise avec les armées : « Pas de regret »
Le président Emmanuel Macron « n’a pas de regret » et « assume totalement » la crise qu’il a eue en juillet avec les armées, qui a entraîné la démission du chef d’état-major des armés, Pierre de Villiers, a-t-il déclaré au Point. « Les armées ne font pas ce qu’elles veulent, elles ne sont pas autopilotées », lâche le chef des armées, qui estime que cette affaire a été « une tempête dans un verre d’eau ».
- Sur les APL : « Une transformation profonde »
Emmanuel Macron a affirmé qu’il envisageait d’aller au-delà de la baisse controversée de 5 euros des APL, mais dans le cadre d’une « transformation profonde qui doit faire baisser les loyers ». Alors que l’aide personnalisée au logement (APL) alimente selon lui la hausse des loyers, le chef de l’Etat préconise « un choc d’offre », que doit permettre un projet de loi présenté à l’automne.
- Sur la Pologne : « La politique très préoccupante »
Le président, qui a eu depuis plusieurs jours des échanges acerbes avec Varsovie, dénonce la « politique très préoccupante » menée selon lui par le gouvernement polonais, accusé notamment de « remettre en cause » l’Etat de droit.
« Je dénonce sans détour cette approche » de la Pologne qui ne veut pas de réforme de la directive sur les travailleurs détachés « et, plus largement, une politique très préoccupante du gouvernement polonais, qui remet en cause la solidarité européenne et même l’Etat de droit », déclare le chef de l’Etat dans un entretien fleuve à l’hebdomadaire Le Point publié jeudi.
- Sur les emplois aidés : Une « perversion de la politique de l’emploi »
Le président Emmanuel Macron a estimé que les emplois aidés ont été « trop souvent » une « perversion de la politique de l’emploi », dénonçant leur caractère « clientéliste » qui « suit souvent le cycle électoral ». « C’est de la subvention déguisée vers les collectivités locales ou le secteur associatif », explique le chef de l’Etat qui rappelle que « le taux de retour à l’emploi durable des personnes concernées est en effet très faible ».
- Sur la réforme du Code du travail : « Une réforme de transformation profonde »
Le président français assure que la réforme du Code du travail qu’il est en train de mener par ordonnances est « une réforme de transformation profonde ».
« La réforme du marché du travail est une réforme de transformation profonde et, comme je m’y suis engagé, elle doit être assez ambitieuse et efficace pour continuer à faire baisser le chômage de masse et permettre de ne pas revenir sur ce sujet durant le quinquennat », explique le chef de l’Etat, à la veille de la présentation des ordonnances par le Premier ministre Edouard Philippe.
- Sur ses débuts : Macron refuse d’être jugé sur 100 jours
Le président a affirmé que « les cent jours ne sont pas une étape pertinente » pour juger du début du quinquennat : « Quand on arrive au pouvoir, on ne fait pas les choses en cent jours. Ou alors nous serions le seul pays qui ferait deux ans de campagne présidentielle pour gouverner trois mois », a-t-il fait valoir, mais ajoute qu’il s’attendait à « vivre pendant des mois avec l’impatience du peuple ».
- Sur le terrorisme : « Notre société a besoin de récits collectifs, de rêves »
Emmanuel Macron a détaillé son plan pour lutter contre le terrorisme : « Notre réponse au terrorisme ne peut être que multiple, afin d’y inclure toutes ces dimensions. Elle doit être à la fois sécuritaire, économique, culturelle et éducative », estime le président de la République. « Notre société a besoin de récits collectifs, de rêves, d’héroïsme, afin que certains ne trouvent pas l’absolu dans les fanatismes ou la pulsion de mort », explique-t-il.
Emmanuel Macron s’est également exprimé sur la radicalisation de jeunes français et les nombreux départs en Syrie : « Notre pays ne propose en effet plus de héros. Pourquoi des jeunes de banlieue partent-ils en Syrie ? Parce que les vidéos de propagande qu’ils ont regardées sur Internet ont transformé à leurs yeux les terroristes en héros », a-t-il estimé.