Julien Dray réclame un audit financier sur les dépenses de Hamon pendant la campagne
FINANCES•L'équipe du candidat socialiste n'a pas tardé à réagir…N.R.
Bonne ambiance entre anciens camarades du PS. Julien Dray, porte-parole du parti socialiste, a durement attaqué Benoit Hamon, qui a décidé de quitter le parti de la rue de Solférino après une campagne présidentielle désastreuse. Il n’avait récolté que 6,3 % des voix et avait été éliminé dès le premier tour.
Ce n’est pourtant pas faute d’avoir mis les moyens. La campagne de Benoit Hamon a en effet coûté quelque 15 millions d’euros : c’est le deuxième candidat le plus dépensier derrière… Emmanuel Macron, pour un résultat loin d’être satisfaisant.
« On ne peut pas dépenser l’argent et s’en aller »
Invité de LCI, Julien Dray a donc lancé l’attaque mercredi : « Nous sommes un certain nombre à avoir beaucoup d’interrogations sur la manière dont ce budget [de la campagne présidentielle] a été géré (…) J’en ai dirigé une directement, c’était celle de Ségolène Royal (…) Je sais ce que nous avions fait pour pouvoir dépenser ces sous, et je n’ai pas le sentiment que quand on compare les deux campagnes, il y ait eu le même calendrier et le même type d’initiative ».
Conclusion : pour le porte-parole du PS, « on ne peut pas dépenser l’argent et s’en aller ». Il réclame donc un « audit » sur les comptes de campagne de Benoit Hamon. Comme l’a relevé Le Lab, cette déclaration a provoqué une vive réaction des soutiens de l’ex-candidat, et notamment celle de Régis Juanico, député PS :
L’unité de la gauche (et des socialistes) semble encore très loin…
Une campagne « sérieuse et sobre »
« Nous n’avons en aucune manière à rougir de l’argent perçu et utilisé », écrivent dans Libération Régis Juanico, ex-trésorier de campagne du candidat PS, Mathieu Hanotin, ancien co-directeur de campagne et Bastien Recher, ex-secrétaire général administratif de la campagne, en affirmant que « la campagne de Benoît Hamon a été sérieuse et sobre ».
« Oui, Benoît Hamon a dépensé 6,58 euros par voix gagnée quand Emmanuel Macron n’en a dépensé qu’1,9 », écrivent les responsables de sa campagne, ajoutant qu’« avec un parti divisé, la déloyauté inédite de nombreux dirigeants socialistes (…) et une campagne électorale éclair », celui qui était alors député des Yvelines « avait toutes les raisons de compenser les difficultés par des dépenses supplémentaires ». « Ce choix n’a pas été fait et les dépenses sont restées dans le budget initial prévu », assurent-ils, soulignant que le niveau des dépenses au premier tour est « inférieur à celui des principaux candidats des élections de 2007 et de 2012 », et que Benoit Hamon a été « le seul candidat à avoir fait le choix très net de publier la liste intégrale de ses grands donateurs ».