LREM: On a imaginé à quoi pourrait ressembler le futur média des macronistes
COUVERTURE•La République en marche a annoncé en fin de semaine dernière vouloir « se constituer comme un média »…Laure Cometti
En marche vers un nouveau projet. Le parti présidentiel a annoncé vendredi son projet de se « constituer comme un média ». Cette information a fait grincer des dents ceux qui y voient un nouveau signe de défiance de l’exécutif vis-à-vis des médias, tandis que d’autres ont jugé qu’il ne s’agissait que d’une manœuvre de propagande politique somme toute classique et répandue au sein d’autres partis.
En fait de média,La République en marche (LREM) va développer sa cellule chargée de produire des contenus, notamment des vidéos, sur la vie du mouvement. L’équipe devrait compter une dizaine de salariés, dont des rédacteurs et vidéastes recrutés spécialement. A quoi va ressembler sa production d’informations ? 20 Minutes en a discuté avec une porte-parole du mouvement qui nous a livré les grands objectifs de ce nouveau média. Pour les détails, nous avons été obligés de recourir à notre imagination et à notre analyse de la communication du mouvement depuis sa création. Voici le portrait-robot du futur média macroniste.
Ce qu’en dit LREM
L’objectif affiché par le parti présidentiel est de « tendre le micro, filmer et valoriser des actions locales, qu’elles soient menées par des adhérents LREM ou non », explique une porte-parole du mouvement. Son but est également d'« animer le débat d’idées et de faire intervenir des experts ». Voilà pour le volet contenus.
En ce qui concerne l’utilité d’un tel média, LREM ne réinvente pas la roue puisqu’il s’agit de « communiquer avec les Français et nos adhérents de manière directe », comme le font déjà d’autres partis et personnalités politiques, à l’instar de Jean-Luc Mélenchon avec sa chaîne YouTube ou d’Emmanuel Macron qui privilégie lui aussi la plateforme vidéo ou les Facebook live aux interviews dans les médias nationaux depuis son arrivée à l’Elysée.
Ce à quoi ça ne devrait pas ressembler
Oubliez Les Républicains magazine, L’Hebdo des socialistes ou encore L’Heure du peuple (le journal des Insoumis). D’abord parce que LREM a une charte graphique un peu plus épurée et colorée. Et puis « eux sont dans une logique descendante : ces médias donnent la parole aux dirigeants des partis. Nous voulons faire parler le terrain », nuance-t-on du côté des marcheurs, tout en n’excluant pas que des cadres de LREM et des membres du gouvernement puissent s’exprimer dans ce média.
Ce à quoi ça pourrait ressembler
- Une dose de couleurs fluo et de clips vidéo
Côté charte graphique, les marcheurs ayant privilégié les couleurs fluo tout au long de cette campagne électorale, on l’imagine plutôt pêchue. Quant aux productions vidéo d’En marche !, elles sont généralement ponctuées de musique et doublées par diverses voix off afin d’accentuer l’idée d’un message collectif.
- Un soupçon de bienveillance, de franglais et de storytelling
Autre « motto » des marcheurs, la bienveillance devrait faire partie du ton de ce futur média. Quant aux expressions anglo-saxonnes qui ont fleuri durant les meetings, organisés par des teams de helpers et animés par des speakers, il faut probablement s’attendre à les retrouver dans ce nouveau canal d’information dans lequel les marcheurs devraient déployer leurs talents de storytellers. Ainsi, la vidéo de la convention LREM de samedi est habilement présentée sur YouTube comme l'« épisode 1 de la saison 2 » du mouvement. Une façon de rendre les 2h32 de prises de parole plus attrayantes pour l’internaute.
- Une bonne rasade de marketing politique
Plus qu’une source d’information, LREM veut faire de son média un « vecteur de mobilisation ». « Les médias se concentrent beaucoup sur le travail parlementaire et le travail gouvernemental, mais si on veut donner envie aux gens de s’investir en politique, il faut leur montrer que d’autres le font », explique une porte-parole de LREM. Le mouvement espère séduire ainsi au-delà de ses 370.000 adhérents revendiqués, alors que la gratuité de l’adhésion a été maintenue lors de sa convention samedi.
Par ailleurs, les marcheurs visent à faire relayer des actions militantes ou citoyennes dans la « presse quotidienne régionale et les médias sociétaux », dixit la même porte-parole. Des caisses de résonance supplémentaires pour la communication très contrôlée du mouvement d’Emmanuel Macron.