Paris: Benoît Hamon lance le «mouvement du 1er juillet» afin de «refaire la gauche»
PS•L'ambition de l'ancien candidat socialiste à la présidentielle récuse le terme de «parti» et insiste sur le fait que le mouvement n’a pas vocation à présenter des candidats aux élections...Marion Pignot
L’ancien candidat socialiste à la présidentielle Benoît Hamon a lancé ce samedi, sur la pelouse de Reuilly dans le 12e arrondissement de Paris, le « mouvement du 1er juillet », une initiative dont l’ambition est de « refaire la gauche », observée avec une certaine indifférence voire méfiance par le reste du monde politique.
« Benoît Hamon a souhaité proposer la construction d’un mouvement à toutes celles et tous ceux qui se reconnaissent dans une gauche nouvelle, citoyenne, intellectuelle, sociale, écologiste et européenne, qui invente des solutions de progrès face aux grandes évolutions du monde », expliquait le tract de présentation de l’événement.
« Notre objectif c’est que la majorité sociale d’ici cinq ans »
Au programme de la journée : des prises de parole de représentants de la société civile et du monde politique, un « procès citoyen » sur le thème de l’alimentation, des « ateliers » pour inventer « de nouvelles formes et de nouveaux outils pour reprendre le pouvoir ». Quant à Benoît Hamon, il s’est exprimé à 17h30.
« Notre objectif, il est simple. Toutes celles et ceux qui sont ici pensent qu’il y a une majorité sociale dans ce pays qui vit sous la coupe d’une minorité sociale. Cette minorité sociale, c’est l’alliance qu’a réussie Emmanuel Macron de la vieille bourgeoisie et de la nouvelle bourgeoisie. Notre objectif c’est que la majorité sociale d’ici cinq ans, et pour commencer d’ici 2020 aux élections municipales, redevienne une majorité politique », a lancé à la presse l’ancien candidat socialiste à la présidentielle à son arrivée sur le site.
Sans prétendre à « l’hégémonie », a assuré Benoît Hamon « le mouvement doit pouvoir participer à la reconstruction de la gauche, comme une poutre parmi d’autres d’une future maison commune ».
Philippe Martin, Dominique Bertinotti, Cécile Duflot
Le socialiste qui a récolté 6,4 % des voix lors de l’élection présidentielle a su garder à ses côtés les anciens ministres Philippe Martin et Dominique Bertinotti, l’écologiste Cécile Duflot. Tous étaient présents sans surprise pour le lancement du mouvement. Des communistes étaient également de la partie : le secrétaire départemental du PCF du Val-de-Marne Fabien Guillaud-Bataille et le fondateur de la Gauche unitaire Christian Picquet.
Des ténors appelés sans doute à jouer un rôle dans la reconstruction du PS, tels les anciens ministres Matthias Fekl et Najat Vallaud-Belkacem ou la maire de Paris Anne Hidalgo, étaient en revanche absents.
Benoît Hamon récuse le terme de « parti »
« C’est une bonne idée, une bonne initiative. Mais ce mouvement de Benoît Hamon, qui se revendique comme tel, est le mouvement de Benoît Hamon. Ce sera un des piliers de la maison commune de la gauche. C’est une pierre à l’édifice, mais ce n’est pas la maison commune », a quant à lui expliqué l’écologiste Yannick Jadot, qui avait semblé en mai vouloir être partie prenante mais a depuis pris ses distances.
A noter que Benoît Hamon récuse le terme de « parti », insistant sur le fait que le mouvement n’a pas vocation à présenter des candidats aux élections. « Dire que l’on crée un nouveau parti, c’est déjà fermer des portes », assure-t-il. Le mouvement se structurera en revanche en « comités locaux » qui pourront s’appuyer sur une « plateforme collaborative », dont une première version sera lancée ce samedi (www.mouvementdu1erjuillet.fr).