PERCHOIRVers l'élection d'une femme à la présidence de l’Assemblée nationale?

Parlement: Vers l'élection d'une femme à la présidence de l’Assemblée nationale?

PERCHOIRLes députés LREM François de Rugy, Sophie Errante et Brigitte Bourguignon se sont déclarés candidats au poste de président de l'Assemblée nationale, qui sera désigné mardi...
Anne-Laëtitia Béraud

Anne-Laëtitia Béraud

Après leur entrée à l’Assemblée nationale mardi, les députés de La République en marche (LREM) se sont réunis ce week-end pour un séminaire de rentrée. Après avoir élu samedi Richard Ferrand comme chef de leur groupe parlementaire, ils se sont penchés sur les candidats « au perchoir », c’est-à-dire le siège du président de l’Assemblée nationale dans l’hémicycle. Quatrième personnage dans l’ordre protocolaire français derrière le président de la République, le Premier ministre et le président du Sénat, le président de l’Assemblée nationale joue un rôle primordial en matière d’organisation du travail parlementaire et de direction des débats en séance publique… Un poste loin d’être de tout repos quand on connaît la propension des députés à s’égosiller et être turbulents.

Trois députés prétendent à la succession du socialiste Claude Bartolone : l’ex-écologiste EELV François de Rugy et les ex-socialistes Brigitte Bourguignon et Sophie Errante. Le groupe majoritaire devrait désigner son candidat lors de la réunion de groupe mardi matin. Le vainqueur devrait ensuite être élu dans l’après-midi président de l’Assemblée, lors de la séance inaugurale de la nouvelle législature. 20 Minutes revient sur le profil des prétendants, leurs forces et leurs faiblesses…

François de Rugy, l’ancien écolo d’EELV

Le premier à s’être déclaré est François de Rugy, 43 ans, député de la 1re circonscription de Loire-Atlantique. Ancien membre d’Europe-Ecologie-Les Verts, il claque la porte du parti écologiste en août 2015 et se rapproche du PS. Candidat à la primaire du PS et de ses alliés, il n’a pas soutenu le socialiste Benoît Hamon à la présidentielle et s’est rapproché d’Emmanuel Macron. Il préside le Parti écologiste depuis septembre 2015.

Point fort : L’expérience. François de Rugy a été élu député en 2007, puis réélu en 2012 et 2017. Il a co-présidé avec Barbara Pompili le groupe écologiste (2007-2012) avant d’être nommé, en 2016, vice-président de l’Assemblée.

Point faible : Lundi, le porte-parole du gouvernement Christophe Castaner a jugé que le choix d’une femme pour le perchoir serait « un symbole fort ». Un commentaire auquel a répondu François de Rugy jeudi : il a souligné qu’il renoncerait à sa candidature pour la présidence de l’Assemblée nationale si l’exécutif souhaitait l’élection d’une femme… Un signe pour abandonner la course ?

L’ex-PS Brigitte Bourguignon

Moins connue que son collègue masculin, Brigitte Bourguignon, 58 ans, a été élue députée en 2012 sous l’étiquette PS dans la 6ème circonscription du Pas-de-Calais. L’ancienne adjointe au maire de Boulogne-sur-Mer Frédéric Cuvillier a rallié Emmanuel Macron durant l’entre-deux-tours, avant d’être investie par LREM pour les législatives. Comme Sophie Errante, l’élue propose de réformer l’organisation de l’Assemblée, et rendre le travail parlementaire plus compréhensible pour les citoyens. Elle souhaite aussi faire évoluer la séance des « Questions au gouvernement » qui vire à la foire d’empoigne chaque semaine.

Point fort : Le terrain et l’engagement social, avec vingt ans d’expérience au centre d’action sociale de Boulogne-sur-Mer avant de rejoindre le conseil général du Pas-de-Calais. Brigitte Bourguignon possède aussi une expérience parlementaire dans une majorité qui compte de nombreux débutants.

Point faible : Sa faible notoriété, et son manque d’expérience par rapport à son concurrent François de Rugy.

L’ex-PS Sophie Errante, 45 ans

Maire de La Chapelle-Heulin (Loire-Atlantique) entre 2008 et 2014, Sophie Errante a été élue députée PS dans la 10e circonscription de Loire-Atlantique en 2012, avant de rejoindre LREM en 2017. Cette cheffe d’entreprise a notamment travaillé à l’Assemblée sur les questions de simplification de la vie des entreprises. A 20 Minutes, la députée a expliqué ce qu’elle pensait du renouvellement et de la féminisation de l’Assemblée nationale. « Sans généraliser, j’observe que mes collègues femmes n’aiment pas laisser pourrir les situations. On est davantage dans la prévention que dans la gestion de crise », a estimé l’élue.

Point fort : L’élue dispose d’une première expérience parlementaire et connaît le secteur privé. Elle refuse qu’une femme soit nommée présidente de l’Assemblée du seul fait de son sexe. « Je veux des gens aux bons endroits en fonction de leurs compétences. Bien sûr que je serais favorable à ce qu’une femme devienne présidente de l’Assemblée nationale. Mais seulement si ce n’est pas uniquement pour cette raison », a-t-elle souligné.

Point faible : La députée est, comme Brigitte Bourguignon, quasi-inconnue dans le paysage politique national.

Après l’élection du président de l’Assemblée nationale mardi, les autres postes clefs de l’institution - vice-présidents, questeurs, présidents de commission - seront élus mercredi.