Un gouvernement paritaire, élargi… et un peu plus vague. La nouvelle équipe d’Edouard Philippe, dont la composition a été annoncée mercredi soir, compte 30 personnes en incluant le Premier ministre (contre 23 pour le premier gouvernement), dont 20 ministres et 10 secrétaires d’Etat. Mais au sein de cette équipe, 7 membres - une ministre et six secrétaires d’Etat - sont des « adjoints » d’autres ministres sans attribution particulière.

Jacqueline Gourault, une proche de François Bayrou, sera ainsi ministre, mais « auprès du ministre de l’Intérieur ». Sébastien Lecornu et Brune Poirson, exerceront leurs fonctions de secrétaires d’Etat « auprès du ministre de la Transition écologique et solidaire ». Jean-Baptiste Lemoyne sera un secrétaire d’Etat « auprès du ministre de l’Europe ». Geneviève Darrieussecq est nommée « auprès du ministre des armées », Julien Denormandie le « Macron Boy » exercera « auprès du ministre de la Cohésion des territoires » et Benjamin Griveaux sera lui un secrétaire d’Etat « auprès du ministre de l’Economie et des Finances ».

Une configuration évoquée par Macron pendant la campagne

Le périmètre d’action de ces nouveaux venus auprès de leur ministre de tutelle s’annonce donc plutôt vague. Un flou confirmé par une lapalissade de l’Elysée, qui « précise » à l’Agence France Presse que ces ministres adjoints « ont vocation à être les adjoints des ministres auprès desquels ils sont nommés ». Pendant la campagne présidentielle, Emmanuel Macron avait déjà évoqué la présence au sein de son futur gouvernement de « secrétariats d’Etat sans attribution fixe », qui auront donc attendu la deuxième mouture de l’exécutif pour faire leur entrée. De quoi provoquer une certaine perplexité.

Ces attributions floues ne sont pourtant pas complètement inédites. Du temps de François Mitterrand, Philippe Marchand a ainsi été ministre délégué auprès du ministre de l’Intérieur et Georges Kiejman délégué auprès du ministre des Affaires étrangères, comme le rappelle L’Express. Plus récemment, sous la présidence Sarkozy, la secrétaire d’Etat Marie-Anne Montchamp était aussi simplement affectée « auprès de la ministre des Solidarités et de la Cohésion sociale », note le Lab d’Europe 1.