EQUIPEPourquoi le remaniement du gouvernement va être plus important que prévu

Gouvernement: Un remaniement plus important que prévu après les départs de Bayrou, Sarnez, Ferrand et Goulard

EQUIPELe Premier ministre Edouard Philippe doit présenter son nouveau gouvernement d'ici ce mercredi à 18 heures...
Laure Cometti

Laure Cometti

Annoncé comme une simple formalité après le scrutin législatif, le remaniement ministériel a pris plus d’ampleur que prévu ce mardi après la démission de Sylvie Goulard. Après le départ de Richard Ferrand, mais aussi et surtout de François Bayrou et de Marielle de Sarnez ce mercredi matin, Matignon se retrouve à devoir pourvoir au moins trois « gros » ministères : la Justice, la Défense et la Cohésion des territoires.

Par ailleurs, Edouard Philippe a laissé entendre qu’il pourrait à nouveau piocher parmi Les Républicains (LR) pour former son gouvernement. De quoi faire grincer des dents à gauche et accentuer les fractures au sein du parti de droite et première force d’opposition à l’Assemblée avec 113 sièges.

Départs de quatre ministres embarrassés par des affaires

Mardi, avec Sylvie Goulard et Richard Ferrand, le gouvernement avait déjà perdu deux ministres cités dans des enquêtes préliminaires. La première dans l’affaire des assistants parlementaires MoDem, le deuxième dans celle des Mutuelles de Bretagne. La démission surprise de la ministre des Armées avait mis sous pression les deux autres ministres membres centristes cités dans cette affaire, François Bayrou et Marielle de Sarnez.

Une pression qui a finalement porté ses fruits. François Bayrou comme Marielle de Sarnez, respectivement président et vice-présidente du Modem, ont annoncé tous les deux ce mercredi matin leur démission du gouvernement.

Ouverture à droite

Qui va remplacer les sortants au gouvernement ? Edouard Philippe, qui doit présenter sa nouvelle feuille de match d’ici ce mercredi à 18 heures, a déclaré ce mardi qu’il n’était « pas impossible » qu’il s’agisse de nouveaux membres LR, alors que Bruno Le Maire et Gérald Darmanin ont déjà obtenu des postes-clés.

Ouvrir un peu plus le gouvernement Philippe ? Cette perspective n’est pas pour déplaire à François Patriat, sénateur socialiste de la Côte-d’Or qui soutient Emmanuel Macron depuis 2016, pourvu que cette entrée soit « équilibrée », indique-t-il auprès de 20 Minutes. Il estime qu’Arnaud Danjean, eurodéputé LR, « ferait un bon ministre ». Son nom est cité parmi les potentiels successeurs de Sylvie Goulard, avec celui de Jean-Pierre Raffarin (qui a rencontré Emmanuel Macron ce mardi). Le juppéiste Jean-Baptiste Lemoyne, premier parlementaire LR à rejoindre En Marche !, est pressenti pour un secrétariat d’Etat. Un socialiste investi par LREM aux législatives vient se glisser parmi les potentiels futurs entrants : Jean-Jacques Bridey, rapporteur du budget des équipements militaires et de la dissuasion nucléaire.

En parallèle, les divisions s’accentuent au sein de la droite. Le député (LR) des Hauts-de-Seine Thierry Solère (qui a été vu sortant de Matignon ce mardi) souhaite créer un groupe parlementaire autonome avec des élus de l’Union des démocrates indépendants (UDI) à l’Assemblée nationale qui soutiendrait la majorité présidentielle.

Et le MoDem ?

« Il y avait trois ministres MoDem dans le gouvernement Philippe sortant et il y a en aura trois dans le nouveau », a affirmé une source du parti à l’AFP. Selon l’AFP, ce remaniement pourrait profiter à Marc Fresnau, proche de François Bayrou, ou au député européen Jean-Louis Bourlanges.

Peu de noms féminins circulent pour le moment… Pourtant, le porte-parole du gouvernement Christophe Castaner l’a affirmé ce mardi sur CNews, « le Premier ministre veillera à ce que la parité soit respectée ».