Sarnez visée par une enquête: Le retweet de Bayrou qui fait bondir des magistrats
COLERE•Mis en cause par le FN pour d’éventuels emplois fictifs d’assistants au Parlement européen, 19 eurodéputés font l’objet d’une enquête, dont Marielle de Sarnez...C. Ape. avec AFP
Un retweet suffit parfois à provoquer colère et émoi. François Bayrou, ministre de la Justice, a partagé sur Twitter le communiqué de défense de Marielle de Sarnez, ministre chargée des Affaires européennes, Visée par une enquête pour soupçons d’emplois fictifs.
Un geste qui a fortement déplu à certains magistrats. Dans les colonnes du Parisien le syndicat FO-magistrats s’interroge. « Comment interpréter le fait que le garde des Sceaux, qui s’est abstenu de tout commentaire dans l’affaire Ferrand au nom de l’indépendance de la Justice, tweete en faveur d’une collègue ministre alors qu’elle est sur le point de lancer une procédure judiciaire ? »
Fenech craint « une forme de pression sur l’institution judiciaire »
De son côté, le député « Les Républicains » élu dans le Rhône et secrétaire national à la Justice de son mouvement politique, Georges Fenech, est allé plus loin dans un communiqué publié mardi.
« Comment ne pas y voir une forme de pression sur l’institution judiciaire ? […] Cette atteinte grave à l’indépendance de l’autorité judiciaire ne peut rester sans réponse », a-t-il demandé.
Mis en cause par le FN pour d’éventuels emplois fictifs d’assistants au Parlement européen, Marielle de Sarnez a porté plainte pour « dénonciation calomnieuse » à une dizaine de jours des législatives.
Du côté du cabinet du garde des Sceaux, on indique « qu’il s’agit de son compte personnel » de François Bayrou (« simple » maire de Pau, selon sa bio) et non pas de celui du ministre et « qu’il n’y a aucune critique concernant la Justice ».
Dix-huit autres députés mis en cause
Une enquête préliminaire avait été ouverte le 22 mars au parquet de Paris après le signalement d’une eurodéputée du Front national qui dénonçait une trentaine d’assistants cumulant leur travail au Parlement avec des fonctions politiques, soit comme élus soit au sein des partis.
Outre la nouvelle ministre des Affaires européennes, des députés de tous bords sont concernés, a-t-on appris de source proche du dossier : à droite, les ex-ministres Brice Hortefeux et Michèle Alliot-Marie ainsi que Jérôme Lavrilleux, ancien haut responsable de l’UMP au cœur de l’affaire Bygmalion, et Marc Joulaud, qui fut suppléant de François Fillon à l’Assemblée nationale ; à gauche, l’ancien syndicaliste Edouard Martin (PS), l’écologiste Yannick Jadot, un élu du Front de gauche Patrick Le Hyaric. Jean Arthuis (ex-UDI), soutien de La République en marche, est aussi dans la liste.