Édouard Philippe, Premier ministre: Une nomination qui divise...
POUR OU CONTRE•Pas facile pour tout le monde de «dépasser les vieux clivages».Emilie Petit
L'essentiel
- Après la nomination du député-maire LR au poste de Premier ministre, les fractures se creusent au sein de la droite et de la gauche.
- Les Républicains réaffirment leur soutien aux candidats du parti aux législatives.
- Le FN et Debout la France surfent sur la vague en vue de la prochaine échéance électorale.
«Édouard Philippe, qui est un ami, est un homme de grand talent ». Alain Juppé ne pouvait que saluer la nomination, ce lundi 15 mai, du député-maire LR, fidèle juppéiste, au poste de Premier ministre. Pourtant, l’annonce qui se voulait sans doute plus fédératrice que clivante, n’aura eu pour effet que de creuser un peu plus les divergences au sein de la droite et de la gauche.
Si le maire de Bordeaux n’a pas caché son admiration pour le nouveau Premier ministre, ce dernier n’a pas hésité, en vu des législatives, à réaffirmer son engagement et sa loyauté au parti qui le porte : « Comme je l’ai dit à plusieurs reprises, je soutiendrai les candidats investis par LR et UDI ».
La porte-parole des Républicains, Valérie Debord a, elle, pris plus clairement position contre la décision du maire du Havre d’accepter la proposition d’Emmanuel Macron : « Edouard Philippe a pris une décision individuelle. Seuls les candidats Les Républicains et UDI portent un projet cohérent pour la France », a-t-elle affirmé.
Pas une « coalition gouvernementale »
De même, quelques minutes seulement aprèsla nomination d’Édouard Philippe, le secrétaire général des Républicains, Bernard Accoyer, publiait sur Twitter une déclaration du comité de campagne du parti.
« Il ne s’agit en aucun cas d’une coalition gouvernementale, mais bien d’une décision individuelle. Nous le regrettons », précise le communiqué.
Des positions divergentes qui cristallisent la bataille d’idées qui se joue, depuis la primaire, au sein de la droite.
« L’UMPS s’assume enfin totalement ! »
A gauche rien de moins compliqué. Déjà largement divisée pendant la primaire, puis pendant la campagne, la fracture se creuse un peu plus à mesure des nominations qui se font.
Tandis que le député-maire PS de Lyon, Gérard Colomb, est resté fidèle à lui-même en félicitant le maire du Havre, le premier secrétaire du PS, Jean-Christophe Cambadélis, a clairement affiché sa position « anti-Macron » : « Six nominations, six hommes, six blancs, six énarques. Vous avez dit anti-système ? ».
L’occasion pour le Front National de brandir, à nouveau, le drapeau de la « menace UMPS » :
Et à Debout la France, qui se retrouve en difficulté dans plusieurs circonscriptions face à son ancien allié FN, de s’affranchir, une fois n’est pas coutume, de la droite centriste.