PRESIDENTIELLELa présidentielle vue par les étrangers résidant en France

Présidentielle: Les étrangers résidant en France craignent l'arrivée du pouvoir de Marine Le Pen

PRESIDENTIELLENous avons demandé à nos internautes qui habitent en France mais n’ont pas le droit de vote ce qu’ils pensent de cette élection…
Charlotte Murat

Charlotte Murat

Ils vivent, travaillent, payent leurs impôts. Mais ils ne voteront pas à la présidentielle. Pas par choix, mais simplement parce qu’ils n’ont pas la nationalité française. S’ils n’ont pas droit au bulletin, ils ont pourtant un avis et suivent passionnément l’élection. Nous les avons interrogés sur notre page Facebook.

Soyons clairs : à part Henny, Hollandais qui vit en France depuis 1982, aucun n’a manifesté de grande sympathie pour Marine Le Pen. La volonté de la candidate frontiste de sortir la France de l’espace Shengen et de prononcer un moratoire sur l’immigration légale ne plaide pas vraiment en sa faveur. « J’espère juste qu’elle ne fermera les frontières que dans un sens, parce que, avec elle, ce sera sans moi », prévient Fililp. Ce Belge qui vit et travaille en France depuis 1999 précise tout de même qu’il sait bien qu’il ne sera « pas expulsé. Si elle passe, je pars de ma propre volonté. Mais je crois que je peux rester encore cinq ans. » Il y a les ressortissants européens, et ceux qui viennent de (beaucoup) plus loin et qui redoutent une éventuelle fermeture des frontières. « Mon mari est indonésien, raconte Aurélie. Il a un titre de séjour, mais m’a demandé s’il devrait retourner vivre en Indonésie si Marine Le Pen devenait présidente. Cela dit, nous y réfléchissons de plus en plus. »

« Je regrette de ne pas avoir la nationalité française »

Auraient-ils aimé peser dans le débat en ayant la possibilité de glisser un bulletin dans l’urne ? Pour certains, oui. « C’est la première élection pour laquelle je regrette de ne pas avoir la nationalité française, explique Maria, arrivée de son Portugal natal il y a 44 ans. Je suis européenne et citoyenne du monde, tous les extrêmes me font peur. » Même sentiment pour Margarete, une Allemande qui habite l’Hexagone depuis trente ans : « J’ai fait toutes mes études en France. J’adore ce pays, son histoire, sa langue. Cela me désole de le voir se faire séduire par l’extrême droite. Je comprends l’exaspération du pays, mais je suis convaincue que céder au chant des sirènes de madame Le Pen ne résoudra rien. »

Johanna, elle, regarde la situation française à l’aune de ce qui se passe en Belgique, où elle est née. « Je suis étonnée de l’intolérance que les Français se portent sur leurs choix politiques. En Belgique, il est fréquent de mettre à sa fenêtre le [portrait du] candidat que l’on soutient sans pour autant se prendre des œufs... » Trop emportés, les Français ?

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