Présidentielle: Qui est Nicolas Dupont-Aignan, le potentiel futur Premier ministre français?
PORTRAIT•Vendredi, le leader de Debout la France a annoncé son soutien au FN. Quelques informations sur son parcours, sa familles et ses liens avec le FN...Marie de Fournas
Petit-fils d’un aviateur de la Première Guerre mondiale et fils d’un chasseur alpin de la seconde, Nicolas Dupont-Aignan, aujourd’hui âgé de 56 ans, a été élevé dans une famille de la classe moyenne. Sur son site internet, il affirme s’être passionné pour le débat public dès l’âge de 13 ans. C’est donc assez naturellement qu’il entreprend des études à Sciences Po Paris. Licencié en droit, il obtient également un DESS en gestion de l’entreprise et marché financier.
Quelques informations sur sa famille
Son épouse Valérie Vecchierini, est avocate, mais aussi son assistante parlementaire depuis 1997. En plein Penelopegate, le candidat avait tenu à clarifier les choses. « Elle travaille vraiment, elle, et on dit même qu’elle est trop présente donc je n’ai pas le souci de Fillon. », avait-il déclaré au journaliste-Youtubeur Alex Darmon. De ce mariage, sont nées deux filles : Victoire et Sixtine. Ce sont les rares informations sur la famille de Nicolas Dupont-Aignan, qui a choisi de ne pas la mêler à sa campagne.
Son parcours
Il fait ses débuts au Rassemblement pour la République (RPR), avant de passer au Rassemblement pour la France (RPF), puis à l’Union pour un mouvement populaire (UMP). Dans ce dernier, il essaie à deux reprises en 2002, puis en 2004, d’être élu à la présidence du parti : en vain. En 2007, le maire de Yerre depuis 1995 et député de l’Essonne depuis 1997, tente de se présenter à la présidence de la République, mais ne parvient pas à rassembler ses 500 signatures. En profond désaccord avec Nicolas Sarkozy, il quitte l’UMP en 2007 et crée son propre parti Debout la République, qui existait depuis 1999 en tant que courant du RPR, puis de l’UMP. Un parti prônant la défense d’une certaine idée de la France : gaulliste et républicaine. En 2014, il prend le nom qu’on lui connaît aujourd’hui : Debout la France.
Pour l’élection présidentielle de 2012, Nicolas Dupont-Aignan parvient enfin à ressembler plus de 500 signatures et se présente. Sa mesure phare : sortir de l’euro en tant que monnaie unique, pour retourner au franc, mais intégré au sein d’un euro transformé en monnaie commune. Bilan: 1,79 % des voix. En 2017, il crée la surprise au premier tour de la présidentielle en arrachant 4,70 % des voix et en talonnant Benoît Hamon.
Ses liens avec le Front national
Après sa défaite le 23 avril, il annonce contre toute attente son soutien à Marine Le Pen pour le second tour de l’élection. La surprise est d’autant plus grande lorsque la candidate déclare le vendredi 28 avril qu’il sera nommé Premier ministre si elle est élue. Si Nicolas Dupont-Aignan avait jusqu’alors toujours marqué sa défiance vis-à-vis du Front national, les critiques passées ont laissé place à une alliance forte. Pour attirer le président de Debout la France, Marine Le Pen prend six engagements forts pour son programme. Parmi eux : ne plus faire de la sortie de l’euro une priorité, revaloriser l’allocation pour les personnes en situation de handicap ou encore reconnaître le vote blanc.
Quels points d'accord sur leurs programmes?
En plus de ces six accords. Nicolas Dupont-Aignan et Marine Le Pen étaient déjà sur la même longueur d’onde concernant plusieurs points de leur programme, notamment sur la sécurité ou l’immigration. Sur les questions d’immigration, ils se rejoignent sur l'idée de faciliter le renvoi des étrangers en situation irrégulière. Pour le regroupement familial, Marine Le Pen souhaite y mettre fin, quand Dupont-Aignan veut en durcir les règles.
Concernant les prisons, tous deux veulent créer 40.000 nouvelles places de prisons en cinq ans. Si Marine Le Pen souhaite placer en détention préventive tout individu de nationalité française en lien avec une organisation étrangère suscitant des actes d’hostilité ou d’agression contre la France et les Français, Nicolas Dupont Aignan entend lui, créer des « établissements pénitentiaires éloignés » sur les îles Kerguelen afin d’y envoyer les personnes revenant d’Irak ou de Syrie.
Côté éducation, leurs deux programmes prévoient de sanctionner les parents d’élèves harceleurs ou récidivistes en supprimant leurs aides sociales. Enfin, tous deux souhaitent fermer les mosquées où est prêché un islam radical.