DECLARATIONSHollande n'a «pas de plan» défini après la fin de son quinquennat

François Hollande n'a «pas de plan» défini après la fin de son quinquennat

DECLARATIONSLe président s'est confié à quelques journalistes...
Manon Aublanc avec AFP

Manon Aublanc avec AFP

Dans un mois et demi, à la mi-mai, le portail de l’Élysée se refermera définitivement derrière lui, alors François Hollande le reconnaît, ce sera un « choc » mais aussi la promesse d’une liberté recouvrée.

Dernières Marseillaise, derniers discours, derniers selfies, dernière tournée au long cours… Le chef de l’État sortant s’est confié à quelques journalistes dans les jardins de la résidence de France, mardi soir à Kuala Lumpur, et il l’assure à qui veut bien l’entendre : « Je n’ai pas peur du vide ».

« Je sais ce que je ne vais pas faire »

Que fera-t-il le jour d’après ? « Il n’y a pas de retraite », « pas de plan » mais « autre chose » et cet « autre chose » dépend « beaucoup du pays lui-même, de ce qu’il y a comme possibilité de faire pour lui, pour moi », de « la vie politique », répond-il.

« Je ne sais pas ce que je vais faire » mais « je sais ce que je ne vais pas faire », enchaîne le président après avoir déjà prévenu la veille à Singapour qu’il ne se lancerait pas dans les affaires, comprenez, pas comme Nicolas Sarkozy, entré au conseil d’administration du groupe Accor. Que faire alors ? « Lire » et voyager « plus librement », en France plutôt qu’à l’étranger, « écouter » ses compatriotes et « être pleinement moi-même », libéré de ses « obligations » présidentielles quand « tout propos, tout geste, tout commentaire » est commenté, disséqué. François Hollande parle de sa présidence au passé : « Vraiment, je suis très heureux d’avoir été président même si ça a été une période très dure ».

Un président presque nostalgique

« Fier, je l’ai été, heureux dans certaines circonstances, quand des résultats ont été enregistrés, malheureux quand on a été sous les épreuves », la crise de la zone euro, le chômage, les guerres et les attentats. « Rien n’a été simple dès le départ… ». « Le temps des présidents est un temps difficile, partout, et va l’être encore parce que le monde est difficile et sera encore plus dur », augure-t-il. Il pense aussi à son successeur : « Si c’est un ancien ministre de ce gouvernement, c’est différent, une autre phase, mais ce n’est pas la même chose que d’avoir un ancien opposant. » De qui s’agit-il ? Benoît Hamon, le candidat du PS qu’il n’a pas adoubé, ou Emmanuel Macron, son fils spirituel ? Il ne le dira pas.

Sa dernière mission sera d’empêcher la victoire du « populisme », du « nationalisme » et de « l’extrémisme », bref du FN. Puis, entre les deux tours, il s’exprimerait avec cette même volonté de faire barrage à l’extrême droite si la Marine Le Pen parvenait à se qualifier. Comme en 2002 quand il avait appelé à voter Jacques Chirac contre Jean-Marie Le Pen.