Primaire à gauche: Manuel Valls qualifié mais en difficulté à l'issue du premier tour
PREMIER TOUR•L'ex-Premier ministre qui porte l'héritage du quinquennat est dépassé, au premier tour, par le député des Yvelines Benoît Hamon...Anne-Laëtitia Béraud
L’héritage du quinquennat de François Hollande est-il trop pesant pour pouvoir convaincre ? L’ancien Premier ministre s’est vu dépassé au premier tour de la primaire à gauche par « petit Benoît » Hamon. L’ancien locataire de Matignon, qui a officialisé sa candidature à la primaire quelques jours après la renonciation de François Hollande en décembre, obtient 31,11 % des voix ce dimanche, selon des résultats partiels à 0h45.
Manuel Valls se place derrière le député des Yvelines qui totalise 36,35 % des voix. Plus de cinq points séparent les deux finalistes de cette primaire qui se terminera le 22 janvier, donnant le nom du champion qui portera les couleurs du PS à la présidentielle.
Deux visions de la gauche en opposition
Pour cette primaire, deux incarnations de la gauche s’opposent désormais. Mais dans ce match, la gauche de gouvernement, portée par Manuel Valls, prend un sacré coup par le député frondeur qui s’est dressé contre les lois Macron, puis El Khomri.
« Vous avez le choix entre une défaite assurée et une victoire possible », a annoncé Manuel Valls peu après 21h45 depuis son QG. Très offensif, Manuel Valls a taclé les « promesses irréalisables et infinançables » du revenu universel de Benoît Hamon. Se qualifiant de « combattant », Manuel Valls a appelé les votants à lui « donner la force » pour gagner dimanche. « Rien n’est écrit », a-t-il encore souligné.
Soutien de Sylvia Pinel
Seule consolation ce dimanche à l’issue des résultats : la candidate radicale de gauche Sylvia Pinel, qui a obtenu 1,97 % des voix, a apporté son soutien à Manuel Valls, « le plus proche de [ses] convictions ».
Mais cela suffira-t-il ? En effet, dimanche soir, Benoît Hamon a reçu le soutien d’Arnaud Montebourg, arrivé troisième de la soirée avec 17,52 % des voix. Soit une réserve de voix considérable pour espérer gagner le 29 janvier. Cinglant, l’ancien ministre a annoncé son soutien en expliquant que « les électeurs de la primaire ont massivement condamné le quinquennat (…) Avec Benoît Hamon, nous avons combattu ensemble (…). Dimanche prochain, je voterai Benoît Hamon. »