Primaire à gauche: Ce qu'il faut retenir du dernier débat avant le premier tour
POLITIQUE•Les sept candidats à la primaire s'affrontaient ce jeudi soir lors du dernier débat avant le premier tour de la primaire à gauche...A.-L.B. avec L.C et O.-P.-V.
Plus que trois jours avant le premier tour de la primaire organisée par le PS. Le débat s’est tendu ce jeudi soir lors du dernier débat télévisé de trois heures sur France 2, Europe 1, LCP et TV5 Monde. Vous n’avez pas pu suivre l’émission ? Pas de souci, voilà ce qu’il ne fallait pas rater.
Macron a hanté une partie du débat
Un absent a beaucoup fait parler de lui… Les candidats ont été interrogés sur un éventuel ralliement à Emmanuel Macron. Sylvia Pinel et Arnaud Montebourg ont jugé le programme d’Emmanuel Macron « flou ». Vincent Peillon a affirmé qu’il n’en avait « pas peur ». Pour Benoît Hamon, l’ex locataire de Bercy utilise de vieilles ficelles politiques. Si François de Rugy estime qu' « il faut tout faire pour qu’il n’y ait pas de deuxième tour entre Fillon et Le Pen », il refuse de prononcer le mot désistement. Quant à Manuel Valls, il a dénoncé « des forces politiques qui veulent que cette primaire ne se passe pas dans de bonnes conditions ». Emmanuel Macron sera-t-il le François Bayrou de la gauche ? Les enjeux ne sont toutefois pas les mêmes en termes de nombre de voix…
Hamon ciblé
Et revoilà la proposition de revenu universel de Benoît Hamon attaquée par presque tous les candidats pour son coût jugé démesuré. Arnaud Montebourg a jugé que les « 300 milliards [de cette proposition], c’est » l’équivalent du budget de l’Etat actuellement», a-t-il raillé. Et pour le financer, «c’est le coup de bambou fiscal pour les classes moyennes et les classes populaires». François de Rugy, Vincent Peillon et Sylvia Pinel ont aussi critiqué cette proposition. Seul Jean-Luc Bennahmias, qui propose cette mesure, a lancé à Benoît Hamon : «Benoît ne te décourage pas, c’est la seule idée neuve qu’on ait eu depuis des années !».
La parité femme-homme
La question de la parité femme-homme a été abordée par un fait : un seul des candidats, à savoir François de Rugy, a une femme au poste de directeur de campagne. Premier à dégainer ses propositions, Arnaud Montebourg a souhaité rendre obligatoire le congé paternité. Sauf que cette mesure est déjà largement prise par les pères, a ironisé sur Twitter la cheffe d’entreprise et féministe Caroline de Haas.
La seule candidate de cette primaire, Sylvia Pinel, s’est félicité que la parité soit évoquée par tous les candidats, appelant les électeurs à « élire à la tête de la France une femme d’une nouvelle génération ». Quant à Jean-Luc Bennahmias, le président du Front démocrate a estimé que « nous sommes un vieux pays de machos (…) S’ils avaient voulu laisser de la place aux femmes, ils l’auraient fait. (…) Il faut que les femmes prennent le pouvoir ».
Manuel Valls agacé par « le vieux professeur » Vincent Peillon
Que serait un débat avec Manuel Valls sans un petit duel sémantique ? C’est Vincent Peillon qui s’y est collé, en reprochant à l’ancien Premier ministre son emploi du mot « guerre » au sujet de Donald Trump. Sourire aux lèvres, Manuel Valls a rétorqué que « Vincent me rappelle parfois un vieux professeur, à me dire quel mot utiliser ou non ». Et l’ancien ministre de l’Education a poursuivi la passe d’armes.
L’ancien ministre de l’Education rebondissait sur une déclaration de Valls à BFM lundi. Ce dernier a affirmé que Donald Trump, qui qualifie le Brexit de « grande chose » ou la politique migratoire d’Angela Merkel d'« erreur catastrophique », a fait « une déclaration de guerre à l’Europe », dont il « propose tout simplement la dislocation ».
Sauvegarde de la Sécu et haro sur Fillon
Point qui a mis tout le monde d’accord : il faut « sauvegarder la Sécu ». Ce sera « un des sujets majeurs de cette élection » présidentielle, a ajouté Manuel Valls. Comme ses concurrents, sa défense du système de sécurité sociale lui a permis de se poser en opposant de François Fillon, qui menacerait la Sécu, selon les sept candidats. Mais chacun a sa manière de la protéger. Peillon et Montebourg veulent « une complémentaire santé publique », Valls et Bennahmias ont défendu le modèle mutualiste, et François de Rugy a rejeté le principe d’une assurance maladie universelle.