Prix du ticket de métro, vie dans le 7e arrondissement et leçon aux SDF: Ces politiques déconnectés de la réalité
POLITIQUE•Après les déclarations d’Henri Guaino, retour sur les politiques qui ont du mal à vivre comme monsieur Tout-le-monde…afp
Dans leur monde, les pains au chocolat valent 10 centimes, les fins de mois sont difficiles quand on ne gagne « que » 5.100 euros mensuels, et les clochards pourraient mettre de l’argent de côté. De nombreux hommes politiques ont choqué l’opinion avec des déclarations montrant leur déconnexion de la « vraie vie ».
Henri Guaino n’arrive pas à épargner
Le député des Yvelines aurait-il des fins de mois difficiles ? Interrogé ce jeudi par LCI, Henri Guaino a déclaré ne « rien » pouvoir mettre de côté avec un salaire de 5.100 euros par mois. Déjà en 2013, le député avait estimé que le salaire qu’il percevait n’était pas choquant par rapport au salaire médian en France (1.772€ net par mois en 2016) : « Pourquoi un député devrait avoir le même salaire que la moyenne des Français ? », s’était-il exclamé. Il faut dire que le salaire de député n’est rien comparé à ce que Henri Guaino touchait en tant que conseiller spécial de Nicolas Sarkozy lorsque ce dernier était à l’Elysée : 290.000 euros annuels, soit 24.000 euros par mois selon Le Canard Enchaîné. Puis, pendant la campagne présidentielle de 2012, Henri Guaino devenu conseiller du candidat Sarkozy percevait 17.710,55 euros par mois, toujours selon Le Canard Enchaîné. La défaite de Nicolas Sarkozy et l’arrivée d’Henri Guaino à l’Assemblée nationale ont donc été rudes : « On est très mal payé », avait confié à VSD celui qui s’était aussi plaint de travailler « dans un cagibi ».
Jean-François Copé ne va pas à la boulangerie
On se souvient de la déclaration de l’ancien candidat à la primaire de droite, Jean-François Copé, sur le prix d’un pain au chocolat : « 10 ou 15 centimes », avait-il déclaré au micro d’Europe 1 en octobre dernier. Le vrai prix d’un pain au chocolat se situe plutôt entre 1 et 1,50 euro. Jean-François Copé avait justifié cette erreur en disant qu’il était « très soucieux de sa ligne » et avait « arrêté les chocolatines depuis longtemps ».
NKM, des moments de grâce à 4 euros
Nathalie Kosciusko-Morizet aime prendre le métro pour ses « moments de grâce » mais visiblement, cela ne lui arrive pas si souvent. En 2012, alors qu’elle était porte-parole de la campagne de Nicolas Sarkozy et ministre sortante de l’Ecologie et…. des Transports, elle estimait le prix d’un billet de métro à 4€. A l’époque, le billet coûtait en fait 1,70 euros. Une erreur qu’elle justifiera en disant que « cela faisait longtemps » qu’elle n’avait pas acheté de ticket. « Quand on est ministre, on prend peu le métro, c’est vrai, je le reconnais. Et quand on le prend, on a le métro gratuit, notamment quand on est ministre des Transports », déclarait-elle.
Jacques Séguéla, la Rolex et les SDF
Pour celui qui juge de la réussite d’une vie à la possession d’une montre Rolex, les clochards pourraient faire quelques efforts. Jacques Séguéla, tentant de justifier ses déclarations sur la fameuse Rolex que tout un chacun devrait posséder à l’âge de 50 ans, s’enfonce un peu plus lorsqu’il déclare, en 2015 : « Même si on est clochard, on peut arriver à mettre de côté 1.500 euros ! ».
Claude Guéant tout seul comme un grand
Après avoir quitté l’Elysée, Claude Guéant a redécouvert les petits tracas du quotidien. « Depuis des années, je vis entouré d’une équipe qui s’occupe de mes petits problèmes, qui me passe des coups de téléphone,… maintenant je passe mes coups de téléphone moi-même », déclarait l’ancien secrétaire général de l’Elysée en 2012. Une expérience de vie qui lui a permis d’apprendre beaucoup de choses : « C’est intéressant d’ailleurs, ça montre ce qu’est la vie des Français. Je dois faire quelques contrôles médicaux, et je vois ce que c’est d’obtenir un rendez-vous, et ce n’est pas si simple que cela ! »
François Fillon trouve le 7ème arrondissement trop bruyant
Après Matignon, François Fillon avait élu domicile dans le 7ème arrondissement, un des quartiers les plus chics de Paris. Mais son appartement proche du Champ-de-Mars ne lui convenait pas vraiment : « J’ai très vite dû changer d’adresse. Notre appartement dans le secteur Champ-de-Mars était sympathique, mais l’environnement très bruyant. Il s’agit d’un point de ralliement pour des gens du monde entier. Certains dorment même dans leur voiture… et sous votre fenêtre. En dehors de la relève des gendarmes à 6 heures du matin, Matignon, c’était tout de même plus calme ! », déclarait l’ancien Premier ministre en 2012.
François Goulard au volant
Son bon mot lui a valu le Prix humour et politique en 2012 : l’ancien député UMP François Goulard avait résumé le sentiment de déchéance des politiques quittant un ministère en expliquant que « être ancien ministre, c’est s’asseoir à l’arrière d’une voiture et s’apercevoir qu’elle ne démarre pas ». Courage.