La primaire à gauche est devenue attirante depuis la renonciation de François Hollande. Ce mercredi, tant le socialiste Vincent Peillon que la radicale de gauche Sylvie Pinel ont mis un pied dans la compétition organisée par le PS les 22 et 29 janvier. Ils seraient alors onze prétendants, alors que Christophe Borgel, président du comité d’organisation de cette élection, estime que le nombre de sept candidats devrait être considéré « comme un maximum ». Le point sur les candidatures en présence, dont la date limite de dépôt est fixée au 15 décembre avant une validation des dossiers, le 17 décembre…

Certains prétendants ont mis le turbo avant la clôture des candidatures. L’ex-eurodéputé Jean-Luc Bennahmias, président du Front démocrate, a déposé ses documents au comité d’organisation ce mercredi. Il succède au député François de Rugy, président du Parti écologiste, qui s’est déplacé mardi. L’ex-ministre socialiste Arnaud Montebourg a fourni ses parrainages le 1er décembre, quand son ancien collègue au gouvernement Benoît Hamon pourrait passer vendredi. Les dossiers de l’ancien Premier ministre Manuel Valls, qui s’est déclaré lundi à Evry, celui de l’ancien ministre Vincent Peillon - qui devrait officialiser sa candidature à la fin de la semaine - ou encore celui de Pierre Larrouturou devraient arriver prochainement.

La barre des parrainages pour les candidats PS

Mais moins d’une semaine avant la date limite des candidatures, la compétition reste très ouverte. La candidate du parti radical de gauche (PRG) Sylvia Pinel, a annoncé mercredi qu’elle pourrait finalement prendre part à la primaire : son parti se réunit en comité national le 14 décembre pour valider sous conditions cette participation. Une primaire à laquelle aimerait aussi se joindre Bastien Faudot, candidat du Mouvement républicain et citoyen (MRC)…

La sénatrice PS de Paris Marie-Noëlle Lienemann a réuni ses parrainages, mais elle songe à quitter la partie. « Je réfléchis au fait de me retirer de la primaire », a-t-elle annoncé mardi, avant de préciser qu’elle soutiendrait au second tour de la primaire « celui qui sera en situation de battre Manuel Valls ».

« On n’est pas pour l’éclatement du PS »

Un choix bien différent de celui de Gérard Filoche, ancien inspecteur du travail. Ce membre du Bureau national du PS estime que le Conseil national d’organisation de la primaire souhaite son « élimination » en l’empêchant d’avoir les parrainages nécessaires à sa qualification par l’autorité organisatrice.

« On nous interdit l’accès aux fichiers des 1.500 parrains potentiels alors que l’on a le soutien des militants » souligne-t-on dans l’entourage du candidat. La solution aurait-elle été de fonder un mouvement associé au PS pour éviter de se soumettre aux règles des parrainages* contraignant les candidats socialistes ? « Le but de la démarche n’était pas de sortir du PS pour créer un micro-parti [afin de s’exempter de ces règles] », affirme l’entourage de Gérard Filoche, qui souligne : « On n’est pas pour l’éclatement du PS. On est le cœur du PS. Mais on veut notre élimination car on dérange. »

*Pour la primaire des 22 et 29 janvier 2017, le PS reprend les mêmes conditions de parrainage que pour celle de 2011 : 5 % des parlementaires PS, ou 5 % des membres du Conseil national, ou 5 % des maires des villes de plus de 10.000 habitants répartis dans 10 départements et 4 régions, ou 5 % des conseillers régionaux et départementaux de 10 départements et 4 régions. Les candidats issus des partis associés au PS ne sont pas soumis aux mêmes règles.