Mort de Jacques Chirac: Diplomatie, culture, social… Quelle trace laisse le président Chirac ?
BILAN•L'ancien président, décédé ce jeudi, est resté douze ans à l'Elysée, entre 1995 et 2007T.L.G.
Il a passé douze années à la tête de l’Etat. Elu président de la République en 1995 à l’âge de 62 ans, , décédé ce jeudi à 86 ans, a été réélu sept ans plus tard face à Jean-Marie Le Pen, après cinq ans de cohabitation avec la gauche. Diplomatie, culture, social… Quelle trace a laissée le Corrézien avec ses deux mandats ?
L’homme du « non » à la guerre en Irak
C’est probablement par un « non » que Jacques Chirac restera dans les livres d’histoire. Deux ans après les attentats , les Etats-Unis décident d’attaquer l’Irak de Saddam Hussein. Washington accuse le pays de posséder « des ». Le 10 mars 2003, le discours du ministre des Affaires étrangères Dominique de Villepin est très applaudi à l’Onu.
Le président français annonce que la France s’oppose à la résolution anglo-américaine et utiliserait, si besoin, son droit de veto. L’ultimatum américain « engage l’avenir d’un peuple, l’avenir d’une région, la stabilité du monde. C’est une décision grave », préviendra le président quelques jours avant le début de la guerre. L’avenir .
Le discours du Vel’d’Hiv
Un autre discours historique. Jacques Chirac le prononce le 16 juillet 1995 lors de la cérémonie commémorant Le président rompt avec la position du général de Gaulle et de ses successeurs, qui ont toujours estimé que la République n’était pas comptable des actes de Vichy. Pour la première fois, un chef d’Etat français reconnaît la responsabilité de la France dans la rafle.
« La France, patrie des Lumières et des Droits de l’Homme, terre d’accueil et d’asile, la France, ce jour-là, accomplissait l’irréparable. Manquant à sa parole, elle livrait ses protégés à leurs bourreaux. […] Ces heures noires souillent à jamais notre histoire et sont une injure à notre passé et à nos traditions. Oui, la folie criminelle de l’occupant a été secondée par des Français, par l’Etat français ».
La fin du service militaire
Le 22 février 1996, Jacques Chirac annonce une professionnalisation des armées lors d’un : « Le service militaire a été créé en 1905, comme vous le savez, à une époque où il fallait des poitrines à opposer à d’autres poitrines - si j’ose dire - face à un danger extérieur », explique le président. « Cette époque est complètement révolue. Nous n’avons plus besoin d’appelés, de gens faisant leur service militaire ». Un grand débat national est lancé. A la rentrée 1997, la loi instaure la fin de la conscription pour tous les jeunes nés après 1979. Le service militaire est remplacé par la , la journée d’appel de préparation à la défense.
La « fracture sociale » dénoncée
La lutte contre la « fracture sociale » est l’un des thèmes « phares » de la campagne victorieuse Le candidat du RPR veut dénoncer le manque de mobilité sociale et la création de « deux France ». « De plus en plus de Français sont laissés sur le bord de la route et de plus en plus sont lourdement taxés pour venir en aide aux autres ».
Au-delà de la pertinence du diagnostic, son bilan restera toutefois mitigé. Sa présidence est marquée par de grandes grèves contre les (qu’il réformera finalement en 2003 avec la loi Fillon). Son deuxième mandat connaîtra les en 2005. Par ailleurs, le connaîtra un triste record de 12,2 % en 1997.
Un musée des Arts premiers
Jacques Chirac a toujours été un amateur des arts premiers. Une anecdote résume son goût pour les cultures lointaines. En 1992, le maire de Paris est sollicité par le roi d’Espagne pour célébrer la découverte du . « Il n’en est pas question », « Non seulement je n’honorerai pas cette brute qui a provoqué le pire génocide humain et culturel de l’Histoire mais je vais au contraire rendre hommage au premier peuple qu’il a éradiqué. Paris va ressusciter les Taïnos, les Arawaks et les nations caraïbes ».
Longtemps moqué pour son amour des sumos, le chef de l’Etat se révèle être un fin admirateur des arts asiatiques, africains ou amérindiens méconnus. Le chef de l’Etat leur érigera . Dix ans plus tard, .