POLITIQUEPrésidentielle 2017: EELV organisera une primaire fin octobre

Présidentielle 2017: EELV organisera une primaire fin octobre

POLITIQUEElle sera ouverte à des candidatures de «la société civile»...
Bérénice Dubuc

B.D. avec AFP

Europe Écologie-Les Verts (EELV) a décidé ce samedi d’organiser fin octobre une primaire en vue de la présidentielle, qui sera ouverte à des candidatures de la « société civile », a annoncé le porte-parole du parti, Julien Bayou.

Pour être candidat, il faudra être parrainé par 36 conseillers fédéraux (les « parlementaires » d’EELV), sur un total de 240, « c’est donc assez ouvert », a précisé le porte-parole en indiquant que cette décision avait été adoptée par les deux tiers du conseil fédéral du parti, réuni vendredi et samedi à Nantes (Loire-Atlantique).

Les candidatures sont ouvertes jusqu’à fin août et seront validées début octobre, a précisé Julien Bayou. Il y aura « la possibilité (d’avoir) des candidatures de la société civile. L’idée n’est pas de restreindre » cette primaire à EELV seulement, a-t-il assuré. « Si on a par exemple le leader d’une grande association paysanne ou écologiste qui veut se présenter, il sera accueilli, je pense, avec bienveillance », a-t-il ajouté.

De même, le vote sera ouvert aux adhérents d’EELV, mais aussi aux « coopérateurs » ou sympathisants, et « il sera possible de s’inscrire pour participer (au vote) jusqu’après le dépôt des candidatures, c’est-à-dire jusqu’à mi-octobre », a poursuivi le porte-parole. Les votants devront signer une charte et verser une somme inférieure à dix euros, a-t-il indiqué. Le conseil fédéral d’EELV a voté aux deux tiers cette décision, l’autre tiers ayant exprimé ses réticences sur « différentes modalités de dates ou de curseurs », a précisé Julien Bayou.

Un retrait, des stratégies

Le vote du Conseil fédéral d’EELV intervient quelques jours après l’annonce faite mardi à la surprise générale par Nicolas Hulot, personnalité écologiste influente, qu’il ne se présenterait pas à la présidentielle. Retrait qui a eu pour effet de stimuler les stratégies chez les écologistes en vue de 2017. L’ancienne ministre du Logement en particulier, Cécile Duflot, rappelle régulièrement qu’elle se prépare depuis un an et ces derniers mois, plus intensément. Il y a quelques jours, elle a créé un site internet « jesignepourl’ecologie », afin de « créer une dynamique collective » et trouver des parrainages d’élus dans la perspective de 2017.

Dans une lettre aux militants révélée vendredi, l’ancienne ministre expliquait qu’elle réservait sa réponse sur « la question de (sa) participation à une primaire interne ». « La règle n’a souffert aucune exception : une primaire pousse les candidats à dire du mal des autres et encore davantage les candidats les moins connus à taper sur les plus connus pour - notamment - que leur nom figure dans le journal », développait-elle notamment dans cette lettre. Cécile Duflot n’était pas joignable ce samedi, pour réagir aux décisions du Conseil fédéral.

« Il faut un candidat qui porte l’ouverture »

« Ce qui a été décidé est de tirer les leçons des désignations précédentes (…) On a fixé les conditions pour pouvoir candidater qui permettent à la fois d’être ouverts et en même temps de ne pas avoir des candidatures farfelues. Et on a également mis en œuvre un calendrier qui prend en compte le choix de Nicolas Hulot en ne reculant pas trop loin » le choix du candidat(e) au mois d’octobre, s’est félicité David Cormand, le secrétaire national d’EELV. Il s’est réjoui de la mise en place d’une « commission de consensus pour permettre de travailler sur la cohésion » entre les candidats « plutôt que sur leurs rivalités ».

L’eurodéputé EELV Yannick Jadot a indiqué qu’il envisageait d’être candidat à la primaire. Sa décision, a-t-il dit, est « globalement prise, elle va se construire dans les jours qui viennent ». « Le retrait de Nicolas Hulot nous impose de prendre notre responsabilité et d’accélérer les choses », a-t-il ajouté. « Il nous faut un candidat qui puisse casser le sentiment d’un mouvement replié sur lui-même. Il faut un candidat qui porte l’ouverture » et qu’EELV puisse « garder une capacité de souplesse », a estimé pour sa part Ronan Dantec, sénateur EELV. Cette primaire « acte déjà qu’il n’y a pas de candidat naturel, a-t-il ajouté. Cécile (Duflot) est obligée de se poser la question de sa candidature ».