ROYAUME-UNIA J-2 du référendum, débat enflammé sur le Brexit à Londres

Brexit: A J-2 du référendum, débat enflammé devant 6.000 spectateurs à Londres

ROYAUME-UNILe modérateur a lutté pour empêcher que le débat, retransmis par la BBC, ne vire à la foire d’empoigne…
C. A. avec AFP

C. A. avec AFP

A deux jours du référendum sur l’UE au Royaume-Uni, pro et anti-Brexit, au coude à coude dans les sondages, ont croisé le fer mardi lors d’un débat houleux organisé devant 6 000 personnes.

Pour patienter en faisant la queue avant le débat, certains membres du public ont eu le plaisir d’entendre la chanson des Beatles All You Need is Love interprétée par un chœur de gospel.

Pas de cadeaux

Mais d’amour, il n’a guère été question lors du rendez-vous d’un peu moins de deux heures organisé par la BBC. Le ton est vite monté, les interlocuteurs n’ont pas hésité à se couper la parole et le modérateur a lutté pour empêcher que l’émission ne vire à la foire d’empoigne.

Le débat opposait trois responsables de chaque camp, débout derrière des pupitres installés sur la scène du SSE Arena Wembley de Londres.

Economie, immigration, les pro et anti-Brexit se sont égratignés sur bon nombre de sujets.

« Ambiance match de football »

Commentaire d’un spectateur, Michael Flaxington, un étudiant de 21 ans, après le débat : « On sentait presque l’odeur du sang (…) on aurait dit une ambiance de football dans les années quatre-vingts. »

Ce débat, dont le ton a rappelé l’agressivité de la campagne, était pour les deux camps l’occasion de tenter de convaincre les quelque 10 % d’indécis avant le référendum de jeudi sur la place du Royaume-Uni dans le bloc des 28, un scrutin déterminant pour l’avenir du pays, mais aussi de l’Europe.

Tandis que les bookmakers penchent sans ambiguïté pour une victoire du « In », la moyenne des six derniers sondages effectuée par le site WhatUKThinks ne donnait une avance que d’un point au maintien dans l’UE (51 %).

Dans la journée, le Premier ministre conservateur David Cameron a adressé une supplique aux Britanniques, les conjurant de penser à leurs enfants avant de voter.

« Pour vous, votre famille et l’avenir de notre pays, votez pour rester » dans l’UE, a-t-il déclaré devant ses bureaux du 10, Downing Street, soulignant qu’une sortie de l’UE serait « irréversible ».

Beckham en renfort

Le camp pro-UE a aussi reçu le renfort de l’ancien footballeur David Beckham. « Pour nos enfants et leurs enfants, nous devrions faire face aux problèmes du monde ensemble et pas seuls », a-t-il dit.

Dans le camp du « Leave » (« Sortir » de l’UE), Nigel Farage, le chef du parti europhobe Ukip, a présenté une nouvelle affiche dénonçant des écoles surpeuplées en raison de l’afflux de migrants, et accusé le camp du maintien d’instrumentaliser le meurtre de la députée pro-UE Jo Cox, tuée jeudi dans le nord de l’Angleterre.

A l’étranger, plusieurs appels à refuser un Brexit ont été lancés, notamment par le président français François Hollande, qui a souhaité que la réponse des électeurs britanniques soit « la plus confiante dans l’avenir de l’Europe ».

Et alors que les marchés financiers attendent avec inquiétude le résultat du vote, la banque centrale américaine (Fed) a prévenu qu’une sortie de l’UE pourrait avoir « des répercussions économiques importantes ».

Face aux signaux d’alerte, la Banque centrale européenne (BCE) s’est dit « prête » à faire face à « tous les imprévus ».