REPORTAGEFrançois Hollande tente de calmer la colère des maires de France

François Hollande tente de calmer la colère des maires de France

REPORTAGELe chef de l'Etat a indiqué «qu'au lieu de deux milliards en moins de dotations, il n'y en ait plus qu'un milliard pour le bloc communal»...
Thibaut Le Gal

Thibaut Le Gal

François Hollande monte sur scène sur un mélange d’applaudissements et de sifflets. Le chef de l’Etat clôturait ce jeudi le 99e congrès de l’Association des maires de France au parc des Expositions de la porte de Versailles à Paris.

A la tribune, le président de l’AMF, François Baroin, salue d’abord la présence du chef de l’Etat. « Soyez le bienvenu monsieur le président de la République… Car nous avons tant de choses à nous dire ». Le discours du président était attendu. les maires espéraient un geste du gouvernement sur la baisse annoncée des dotations de l’Etat.

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« C’est injuste ! C’est intenable ! C’est trop vite ! C’est trop ! »

Après les amabilités, le maire de Troyes hausse le ton. « Nous sommes des agents de l’Etat, un peu plus vertueux que l’Etat lui-même » ; « L’Etat doit de l’argent aux communes et aux intercommunalités » ; « Les collectivités refusent le transfert de l’impopularité fiscale qu’on veut leur imposer ».

François Hollande écoute patiemment ; à chaque fois, de larges applaudissements couvrent la voix de l’orateur. François Baroin lui demande directement de renoncer à la baisse des dotations en 2017 estimant que la contribution des maires à l’effort de redressement des comptes publics était trop importante. « C’est injuste ! C’est intenable ! C’est trop vite ! C’est trop ! […] Sauvez les investissements publics monsieur le président. Sauvez-nous ! »

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Un tacle aux programmes des candidats de droite

Comme à son habitude, François Hollande évacue la tension d’une boutade, saluant les ministres présents « qui ont sûrement apprécié les compliments » de François Baroin. Le chef de l’Etat remercie ensuite les maires « pour leur attitude face à l’épreuve que nous a imposée le terrorisme ». Un moyen pour François Hollande de justifier ses décisions : « La trajectoire de réduction des déficits doit être tenue […] L’essentiel aujourd’hui, c’est la protection […] Ce que nous donnons de plus [à nos forces de sécurité], c’est autant de moins pour d’autres fonctions ».

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Le chef de l’Etat tourne quelques minutes autour du pot, puis se lance. « J’ai décidé de diminuer de moitié les efforts demandés aux communes et aux intercommunalités » en 2017, de 2 à 1 milliard d’euros. Dans les applaudissements pointent aussi quelques sifflets. Le président y répond, à sa manière : « Certains auraient voulu que je ne prenne pas cette décision. Certains, pas ici, diront que c’est trop […] Il y a déjà des programmes qui sont énoncés, il ne m’appartient pas ici de les commenter, même si je me retiens… », en référence aux coupes budgétaires annoncées par les candidats de la primaire à droite. Le chef de l’Etat a également annoncé la reconduction du fonds d’investissement d’urgence dégagé pour 2016, qui sera « porté à 1,2 milliard d’euros ».

« On va devoir faire des choix dans nos communes »

Dans l’assistance, le sentiment est partagé. « Avec la situation que l’on connaît, je ne m’attendais pas à grand-chose. C’est quand même mieux que rien », réagit le maire socialiste de La Talaudière (Loire), Pascal Garrido. « Comme la majorité ici, je suis déçu. Il a fallu faire des efforts considérables pour rétablir les finances, on espérait l’annulation totale de la baisse des dotations pour 2017 », ajoute son voisin Christian Mollard, maire sans étiquette de Panissières (Loire).

« Avec ces budgets drastiques, on va devoir faire des choix dans nos communes. A titre personnel, je ne pourrai pas entretenir les 70km de voiries de la ville ». Ces annonces ont en tout cas fait des jaloux. L’Association des régions de France (ARF) et l’Assemblée des départements (ADF) ont indiqué regretter « vivement que ce geste présidentiel ne les concerne pas ».