CAMPAGNEFrançois Hollande soigne sa gauche à un an de la présidentielle

Présidentielle 2017: A un an de l’élection, François Hollande soigne sa gauche

CAMPAGNELe chef de l'Etat a récemment multiplié les gestes en faveur de l'électorat de gauche...
Thibaut Le Gal

Thibaut Le Gal

François Hollande poursuit son opération séduction. Le chef de l’Etat a clôturé
un colloque intitulé « La gauche et le pouvoir »ce mardi à Paris en tenant un discours digne d’un meeting de campagne. Le président a balayé les critiques et replacé son mandat dans l’histoire de la gauche au pouvoir, évoquant tour à tour le Front populaire de 1936, la victoire de François Mitterrand en 1981 et le passage de Lionel Jospin à Matignon en 1997. A un an de l’élection présidentielle, François Hollande multiplie les gestes en direction de son traditionnel électorat. 20 Minutes fait le point.

Un geste pour les fonctionnaires

L’annonce : L’exécutif a annoncé en mars dernier la hausse de 1,2 % du point d’indice des fonctionnaires, gelé depuis 2010.

Le contexte : Deux mois seulement après l’élection de François Hollande, le gouvernement annonçait « un grand moment de rigueur » pour les fonctionnaires. Au fil du quinquennat, cette cible privilégiée de la gauche a marqué son désamour pour le chef de l’Etat. « Même si les fonctionnaires constituent encore le noyau dur de l’électorat du PS, il n’en demeure pas moins vrai que la déception à l’égard de la politique menée par la présidence de François Hollande est forte », indiquait une note du Cevipof en mars dernier. L’enquête révélait le « reflux massif du vote en faveur de François Hollande entre le premier tour de l’élection de 2012 et les intentions de vote pour 2017 » (de 41 à 30 % pour les catégories A au premier tour, 36 à 26 % pour les B, 34 à 22 % pour les C).

Près de 500 millions pour l’insertion des jeunes

L’annonce : Le 11 avril, l’exécutif présentait une série de mesures (CDD davantage taxés, des bourses prolongées après le diplôme…) pour l’insertion des jeunes avec un coût estimé entre 400 et 500 millions d’euros par an.

Le contexte : « Je ne veux être jugé que sur un seul objectif : est-ce que les jeunes vivront mieux en 2017 qu’en 2012 ? », lançait avant son élection François Hollande au Bourget. A la dernière présidentielle, les jeunes s’étaient massivement tournés vers le candidat socialiste (57 % des 18-24 ans et 62 % des 25-34 ont voté pour François Hollande au second tour en 2012). Aujourd’hui, le divorce semble consommé. Selon un sondage Ifop publié ce mardi, 85 % des 18-25 ans considèrent que les « engagements de François Hollande pour les jeunes » n’ont pas été tenus. En prévision de 2017, seuls 13 % à 15 % des jeunes voteraient pour le président au premier tour, loin derrière le candidat des Républicains, de 14 % à 29 %, et la patronne du Front national, donnée en tête avec 27 % à 31 % dans cette tranche d’âge.

Coup de pouce de salaire aux enseignants

L’annonce : Manuel Valls a annoncé ce mardi une hausse de 800 euros de la prime annuelle des enseignants du primaire, dès la rentrée 2016, alignant ainsi son montant sur celle perçue par les professeurs du secondaire.

Le contexte : Electorat traditionnel de la gauche, le corps enseignant est aujourd’hui déçu à l’égard de l’exécutif (rythmes scolaires et réforme du collège). Lundi, François Hollande a défendu ses réformes dans l’éducation, assurant que l’école « va mieux » depuis quatre ans. Il a mis en avant les « 5 milliards » d’euros supplémentaires affectés à l’Éducation nationale depuis 2012, celle-ci redevenant ainsi le premier budget de l’État devant la Défense. Le président a aussi rappelé qu’il s’était engagé à créer de 60.000 postes dans l’Education nationale, après la suppression de 80.000 postes sous la précédente présidence.

Une possible baisse d’impôts pour les plus modestes

L’annonce : Une nouvelle « baisse » des impôts pour les « plus modestes » interviendra en 2017 si le gouvernement dispose de « marges » budgétaires, a assuré ce mardi François Hollande.

Le contexte : Souvent accusée par la droite de « matraquage fiscal », le chef de l’Etat a fait valoir « des baisses d’impôts depuis 2014 qui ont concerné 12 millions de contribuables et la prime d’activité qui touche trois millions de Français », reconnaissant toutefois que « beaucoup de ceux-là avaient pu être concernés par des dispositions fiscales de la majorité précédente ou même de la nôtre ».