POLITIQUELes trois options tactiques de Hollande face à la primaire

Primaire de la gauche: Les options tactiques de François Hollande

POLITIQUELe Conseil national du PS se réunit samedi sur la question, alors que l'hypothèse d'une candidature Hollande est de plus en plus probable...
Thibaut Le Gal

Thibaut Le Gal

La primaire de la gauche aura-t-elle lieu ? Le conseil national du Parti socialiste se réunit samedi sur la question. Les socialistes devraient valider le processus et voter un cadre général, alors que la possibilité de voir François Hollande concourir à un nouveau mandat est de plus en plus plausible. 20 Minutes vous dévoile trois méthodes que pourrait envisager le président pour se présenter.

Le passage en force

Théoriquement, les statuts du PS obligent François Hollande à passer par la case primaire. L’article 5.3.1 du règlement intérieur du PS (lire ici) stipule que « le candidat à la présidence de la République est désigné au travers de Primaires citoyennes ouvertes à l’ensemble des citoyens adhérant aux valeurs de la République et de la gauche et co- organisées par les formations politiques de gauche qui souhaitent y participer », sans préciser d’une éventuelle dérogation lorsqu’il s’agit d’un président sortant.

« Les statuts ont été mal rédigés. Dans les régimes présidentiels, le président sortant est le candidat naturel, comme c’est le cas aux Etats-Unis », assure le député Christophe Caresche. En réalité, Barack Obama, George W. Bush ou encore Bill Clinton sont passés par la primaire pour leur second mandat, même si celle-ci est alors souvent une question de forme. « Les statuts, ça s’interprète. On ne les applique pas de la même manière au pouvoir ou lorsqu’on est dans l’opposition. Nous n’avons pas si souvent de président sortant… », insiste Christophe Caresche. François Hollande pourrait décider de se lancer sans se soucier des statuts de son parti. Au risque de faire grincer des dents chez les frondeurs.

La tambouille interne

La petite musique revient dans la voix de certains socialistes depuis quelques jours. Bruno Le Roux l’a entonnée ce vendredi sur LCP. « S’il y a une primaire de toute la gauche, il doit y avoir une primaire par organisation. Je pense que dans un premier temps le PS aura à choisir le candidat, et pour moi ça ne fait aucun doute que mon candidat à ce moment-là ce sera de poursuivre avec le président de la République », a indiqué le patron des députés socialistes. Une primaire avant la primaire, donc. Un moyen d’éviter l’affrontement avec les députés frondeurs et l’éparpillement des voix socialistes face aux candidats d’EELV ou du PCF.

« Ce que j’aimerais, c’est qu’avec Benoît Hamon (candidat probable), et Marie-Noëlle Lienemann (candidate), on se mette autour d’une table pour faire le bilan critique du quinquennat et qu’on se rassemble derrière une plateforme commune et la candidature du chef de l’Etat », espère Luc Carvounas, sénateur PS. « Ce serait curieux démocratiquement d’avoir dix candidats socialistes et que le deuxième tour opposent un communiste à un écologiste », assure un député de la majorité. « Pour l’éviter, on peut imaginer un vote interne, qui désignera François Hollande et nous évitera les candidats folkloriques. Si Montebourg ou un autre veut revenir affronter Hollande à la primaire, ils pourront le faire sans le label PS », poursuit-il.

L’entrée sur le ring

C’est le scénario le moins probable. Voir François Hollande affronter d’autres candidats socialistes lors de la primaire. « Il fallait prévoir la question du président dans les statuts auparavant. Les institutions de la Ve République, on les connaît depuis longtemps. On ne change pas les règles en cours de route », s’agace Marie-Noëlle Lienemann.

« Obama s’est plié aux primaires, pourquoi pas lui ? S’il espère rassembler l’électorat de gauche, il va devoir convaincre. François Hollande avait d’ailleurs promis de s’y soumettre lors de la dernière campagne ». En octobre 2011, le candidat socialiste était interrogé sur l’éventualité d’une primaire en 2017. « C’est un principe désormais inscrit dans le temps et l’espace politique. Nicolas Sarkozy devrait se l’appliquer, mais il ne serait pas sûr d’être désigné. Je comprends sa prudence », assurait-il à l’époque.