«Panama Papers»: Mis en cause, Jean-Marie Le Pen contre-attaque
POLITIQUE•Dans une interview au « Parisien », l’ex-président du FN nie tout lien avec les sociétés offshores de la firme panaméenne Mossack Fonseca…Claire Planchard
SE-REIN.Interrogé ce mardi par le quotidien Le Parisien après les révélations du Monde sur un de ses proches cité dans les Panama Papers, Jean-Marie Le Pen a nié en bloque : « Je ne suis pas du tout dans l’affaire des Panama Machin ! » a-t-il lancé évoquant une nouvelle fois comme l’affaire « Panama Pampers » « du nom de la célèbre marque de couches » raconte Le Parisien.
Ce mardi, Le Monde a détaillé un « système offshore sophistiqué » mis en place par des proches de Marine Le Pen et un imbroglio financier autour de comptes détenus par Gérald Gérin, l’ancien majordome de Jean-Marie Le Pen, en s’appuyant sur les « Panama papers », les 11,5 millions de fichiers de la société panaméenne Mossack Fonseca remis anonymement au consortium international des journalistes d’investigation.
« Un lien entre les époux Le Pen et les avoirs détenus par Balerton Marketing Ltd
Selon Le Monde l’ancien majordome de Jean-Marie Le Pen, a reconnu être l’ayant droit depuis 2008 du trust Balerton Marketing, une entité créée en 2000 et qui apparaît sur les fichiers du cabinet Mossack Fonseca. Il en est devenu l’ayant droit après la mort du frère de Jany Le Pen, Georges Paschos, premier bénéficiaire de cette société écran.
« Les registres de la firme livrent des documents clés : l’acte de naissance de Balerton (le 15 novembre 2000, sur l’île de Tortola, sous le numéro d’immatriculation 416 881), le nom de son représentant légal (l’avocat suisse Marc Bonnant) et la mention d’un compte en banque à Guernesey », indique le quotidien.
« Le magot de Balerton se divise en billets (97.000 euros), en titres (pour l’équivalent de 854.000 euros), en lingots (26) et autres pièces d’or », ajoute Le Monde, pour un montant total de 2,2 millions d’euros
« Si le mystère demeure sur le véritable bénéficiaire de ces fonds, les magistrats ont entre les mains de multiples éléments qui permettent d’établir un lien entre les époux Le Pen et les avoirs détenus par Balerton Marketing Ltd », dont Gérald Gérin est l’ayant droit.
Les avoirs révélés dès 2015
Gérald Gérin se défend pour sa part d’avoir servi de prête-nom à l’ex-chef du FN. « Ce n’est pas mon argent. Gérald Gérin c’est Gérald Gérin, moi c’est moi. Et ceux qui affirmeront le contraire auront droit à un procès en diffamation », a réitéré l’ancien patron du FN au Parisien. Le quotidien rappelle toutefois que Gérald Gérin « est pourtant le trésorier de Cotelec, le micro-parti de Jean-Marie Le Pen ».
Interrogé par Le Parisien sur ses visites avec Jany Le Pen en Suisse à des dates clés de transfert des comptes, Jean-Marie Le Pen persiste et signe : « C’est incroyable, je ne m’interdis pas d’aller en Suisse ni ailleurs. Tous les ans, d’ailleurs, je vais en Républicaine dominicaine. J’y étais d’ailleurs au moment d’Air Cocaïne ! », raille-t-il. Toute cette affaire serait donc, selon lui, politique. « Tout ce qui me vise semble surtout me viser parce que je suis un ancien proche de Marine Le Pen », lâche-t-il.