PRÉSIDENTIELLEPrimaire de la droite: La nouvelle règle de parrainage fait polémique

Primaire à droite: Pourquoi Les Républicains s’écharpent sur la nouvelle règle de parrainage des candidats

PRÉSIDENTIELLELe bureau politique des Républicains a modifié mardi les règles pour être candidat à la primaire de la droite et du centre, ce qui n'a pas plu à NKM notamment....
Laure Cometti

L.C.

Les Républicains (LR) ont précisé les règles du jeu politique en vue de la primaire de la droite et du centre qui aura lieu les 20 et 27 novembre prochains. Le bureau politique, réuni mardi au siège parisien du parti, a décidé que les parrains des candidats devront signer une charte les engageant à respecter « les valeurs républicaines de la droite et du centre ». Cette nouvelle règle n’est pas du goût de tous les ténors du parti.

Quelles règles s’appliquent aux candidats à la primaire ?

D’après la charte de la primaire publiée sur le site des Républicains et datée de juin 2015, les candidats LR à la primaire de la droite et du centre doivent obtenir les signatures d’au moins 20 élus parlementaires (Assemblée nationale, Sénat ou Parlement européen) et celles de 250 élus locaux (répartis sur au moins 30 départements). Il faut également avoir le soutien de 2.500 adhérents, répartis dans au moins 15 départements.

Extrait de la charte de la primaire des Républicains, datée de juin 2015.
Extrait de la charte de la primaire des Républicains, datée de juin 2015. - Les Républicains

Le bureau politique du 29 mars a adopté une nouvelle règle, à 76 voix contre 6. Les élus qui parraineront un candidat à la primaire devront « déclarer souscrire aux valeurs républicaines de la droite et du centre », indique le compte rendu du bureau politique. Concrètement, ils devront signer une charte les engageant à respecter « les valeurs républicaines de la droite et du centre », la même charte que les électeurs souhaitant voter à la primaire de la droite et du centre devront signer.

Pourquoi cette nouvelle règle fait-elle débat ?

Pour Nathalie Kosciusko-Morizet, « ce n’est pas acceptable » de « changer les règles en cours de route ». La députée qui a déclaré sa candidature le 8 mars dernier, a voté contre cette règle. Elle s’en est expliquée ce mercredi sur RMC et BFMTV. « C’était une primaire qui se voulait ouverte, elle est de plus en plus fermée. On est en train de cadenasser, de verrouiller la primaire ».

Dans le viseur de NKM, « la direction du parti et tous ceux qui voudraient que la primaire reste un entre-soi ». « On cherche à écarter une sensibilité » alors que cette primaire devrait rassembler « tous ceux qui ont envie que ça bouge » y compris « les déçus de François Hollande », a-t-elle déploré.

NKM n’est pas la seule des dix candidats déclarés à lorgner sur les déçus de la gauche. Dominique Bussereau, qui soutient la candidature d’Alain Juppé, a également voté contre cette nouvelle règle. « Il faut accueillir les déçus de la gauche. Ne limitons pas la participation », a-t-il plaidé mardi.

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Henri Guaino, ex-conseiller spécial de Nicolas Sarkozy à l’Elysée, a pour sa part estimé « bizarre de changer les règles du jeu. Je ne trouve pas cela correct. La logique du parrainage, c’est autre chose que la logique du vote. L’évolution de la primaire me désespère. Ça devient une affaire de parti ».

Les règles peuvent-elles encore changer ?

Lors du bureau politique, Nicolas Sarkozy a répondu à ces accusations en déclarant : « ce n’est pas du tripatouillage. il pourra d’ailleurs y avoir d’autres adaptations de la charte ».

Frédéric Péchenard, proche de Nicolas Sarkozy, a taclé NKM, déclarant mardi sur Europe 1 : « Elle a une idée un peu baroque, qui consiste à se présenter à une primaire de la droite et du centre et de vouloir se faire parrainer par des gens de gauche ».

La principale intéressée ne compte pas en rester là. « Je ne vais pas me laisser faire. J’en appellerai d’abord à tous les parlementaires de la droite et du centre pour leur dire : est-ce que vous voulez vraiment une primaire ouverte ? », a-t-elle indiqué ce mercredi, parlant d’un « acte démocratique qui consistera à [la] parrainer pour que [sa] sensibilité soit représentée ».

Pourrait-elle obtenir le soutien d’une partie de la droite ? Invité mardi sur la chaîne parlementaire, le député LR et soutien de François, Fillon Bernard Debré, a estimé que « rien n’empêche » les fillonistes « d’aider NKM à obtenir ses parrainages ».