Colorés, bling-bling ou négligés… Les dessous de la garde-robe des politiques
POLITIQUE•L’ouvrage «Le vestiaire des politiques» publié ce mardi analyse l'impact de l’habillement des politiques, un sujet moins futile qu’il n’y paraît…Anne-Laëtitia Béraud
Si « le diable s’habille en Prada », en quoi s’habillent les politiques français ? Les journalistes Gaëtane Morin et Elizabeth Pineau publient ce mardi Le vestiaire des politiques (éd. Laffont, 19 euros). En scrutant la garde-robe du personnel politique français, elles révèlent que la question de l’apparence est loin d’être futile. Le vêtement est d’ailleurs, selon ces journalistes, « une arme politique à double tranchant ». 20 Minutes vous révèle cinq choix vestimentaires pas si anodins…
La cravate de François Hollande, « emblème d’un quinquennat difficile »
Dès le début de son mandat, « François Hollande fait pire que s’emmêler les pinceaux entre le "normal" et le "banal" : il fait honte à ses concitoyens », écrivent les journalistes. L’homme, qui ne s’est jamais préoccupé de ses tenues, a la cravate toujours de travers. Un bout de tissu qui concentre les critiques. Un « signe que quelque chose ne colle pas, ne tourne pas tourne pas rond » « La cravate de travers fédère ceux qui l’accusent de n’avoir ni l’aplomb ni la rectitude nécessaire à la fonction », ajoutent-elles.
Le vêtement de sport, toujours une hérésie
Etre chef de l’Etat est synonyme, pour Nicolas Sarkozy, de faire du sport et adopter un « physique présidentiel », écrivent les journalistes. « Pas question de renvoyer une image de patachon au ventre bedonnant, synonyme à ses yeux d’inertie et d’immobilisme ». Quitte à commettre un impair avec le protocole au lendemain de son intronisation à l’Elysée en 2007, « quand il y foule le perron sous les yeux des caméras en short, polo à manches longues et baskets ». L’image choque, reconnaît l’ancien conseiller élyséen Franck Louvrier. « L’erreur, c’était peut-être d’avoir gravi les marches du perron dans cette tenue (…) Mais ce n’était pas une offense à la République », argumente-t-il.
La parka rouge de Laurent Wauquiez, le changement de style entre Paris et province
« Ne pas faire parisien : une préoccupation très courante chez les élus de province, même et surtout quand ils ont passé le plus clair de leur vie dans la capitale », écrivent Gaëtane Morin et Elizabeth Pineau… avant d’épingler Laurent Wauquiez, qui a l’habitude de se promener avec sa parka rouge dans les rues de Puy-en-Velay, dont il est le maire. L’élu jure que c’est sa femme qui a choisi la couleur, un professionnel de la mode n’y croit pas : « On sent que c’est de la communication. C’est emblématique de la province ce manteau. C’est simple. C’est le message qu’il veut envoyer ». Sans compter que le rouge flamboyant passe bien sur les photos…
Le jean de Cécile Duflot, ou l’évolution de la garde-robe ministérielle
Rares sont les anciens ministres, femmes et hommes, qui avoueraient qu’ils ont changé de garde-robe après leur nomination au gouvernement. Mais après s’être fait taper sur les doigts pour avoir porté un jean lors du premier Conseil des ministres du gouvernement Ayrault, Cécile Duflot, comme d’autres avant elle, va « se faire une raison. Adieu le jean, bonjour Cristina Cordula ! » Si la collaboration avec la modeuse brésilienne tourne court, rapportent les journalistes, « l’ancienne ministre du Logement a adopté les atours de ses fonctions gouvernementales, enfilant plus souvent le tailleur-pantalon fluide, la robe noire structurée ou la veste de rigueur ».
Le luxe, une arme à double tranchant
Quand le goût du luxe pénalise leurs propriétaires… Nicolas Sarkozy et ses lunettes « bling-bling » aux verres métallisés, Rachida Dati et ses robes de princesse, Julien Dray et ses montres, l’ancien conseiller élyséen Aquilino Morelle et l’ex-chef de la diplomatie Roland Dumas et les chaussures briquées… A droite comme à gauche, le goût du luxe, voire du clinquant, peut nuire aux personnalités. Il a d’ailleurs conduit à la chute de certains, à l’instar d’Aquilino Morelle, qui démissionne de son poste deconseiller à l’Elysée le 18 avril 2014. A propos de Rachida Dati, les journalistes estiment que « si elle a recherché – et trouvé — la notoriété par l’image, l’ancienne garde des Sceaux n’en a pas pour autant gagné en respectabilité ».