Propos sur le FN et collaboration: La maire de Paris Anne Hidalgo, condamnée à une amende avec sursis, va faire appel
JUSTICE•La plainte du FN contre l’actuelle maire PS de Paris avait été déposée en 2012...20 Minutes avec AFP
Le verdict est tombé. La maire PS de Paris Anne Hidalgo a été condamnée ce vendredi à une peine de 500 euros d’amende avec sursis pour diffamation, en raison de ses propos selon lesquels le Front national, fondé en 1972, aurait « soutenu » la collaboration avec les nazis.
Le tribunal correctionnel de Paris a en outre condamné la maire de Paris à verser un euro de dommages et intérêts au parti d’extrême droite, et 2.000 euros pour les frais de justice. « La maire de Paris en prend acte et annonce sa décision de faire appel », selon un communiqué de la mairie de Paris.
Le 24 septembre 2012, alors première adjointe de son prédécesseur à la mairie de Paris Bertrand Delanoë, Anne Hidalgo était invitée sur i-Télé. Elle avait alors déclaré : « L’Histoire a du sens, le Front national n’est pas un parti qui s’est constitué dans le cadre républicain, c’est un parti qui a lutté contre la République, qui a soutenu pendant la guerre la collaboration avec les nazis »..
«L’honneur et la considération du Front national valent un euro »
« Je constate que pour le tribunal, l’honneur et la considération du Front national valent un euro », a réagi avec gourmandise l’avocat de la maire de la capitale, Me Jean-Pierre Mignard. Quid d’un éventuel appel ? Anne Hidalgo « décidera ce qu’il convient de faire », a-t-il déclaré.
« Nous n’avions pas demandé plus », a fait remarquer le conseil du FN, Me David Dassa Le Deist, dont le client « n’entendait pas battre monnaie sur cette affaire ». Pour lui, « la diffamation très grave » commise à l’encontre du parti a été « justement condamnée ».
Le tribunal a considéré qu’il « ne peut être retenu, sans dénaturer la phrase prononcée par Anne Hidalgo, qu’elle n’aurait cherché qu’à rappeler une supposée filiation historique », comme l’avait plaidé son avocat.
Une « nostalgie » de Jean-Marie Le Pen
Ce dernier avait produit des pièces visant à montrer « une nostalgie de Jean-Marie Le Pen, ancien président du Front national, pour la collaboration », « la présence de représentants de la collaboration au sein de ce mouvement » et « la négation des crimes contre l’Humanité dans les discours de ce parti », rappellent les juges.
A l’issue d’âpres débats, l’avocat d’Anne Hidalgo avait d’ailleurs enjoint le tribunal à ne pas tomber dans le « piège » qui serait selon lui tendu par le FN : « Ne vous laissez pas instrumentaliser », « ils vont distribuer vos jugements, ils en feront des tracts ».