Loi Travail: Début de concertation tendu avec les partenaires sociaux
CONCERTATION•Certains syndicats ont déjà menacé d’actions autres que celles déjà programmées les 9 et 31 mars…20 Minutes avec AFP
Les concertations avec les partenaires sociaux sur la très controversée Loi Travail ont débuté ce lundi matin et ont tourné au bras de fer. Les syndicats ont agité deux chiffons rouges dans ce texte porté par la ministre du Travail Myriam El Khomri : l’extension du licenciement économique et la création d’un plafond pour les indemnités prud’homales.
« Je ne pense pas qu’il y aura un retrait du barème » comme le réclament tous les syndicats, a assuré à l’issue de la rencontre Philippe Louis de la CFTC, dont le syndicat est favorable à des modifications de la loi, comme la CFDT, la CFE-CGC ou l’Unsa. Sur les licenciements économiques, « il y a une ouverture », mais « on ne sait pas où seront les curseurs », a-t-il dit.
Le numéro un de la CFDT, Laurent Berger, a estimé avoir été écouté. « Il nous a été dit que la porte était ouverte au dialogue, que des choses pouvaient évoluer, qu’il y avait des espaces. Mais il ne nous a pas été donné de réponses parce que les auditions ne sont pas terminées », a-t-il dit.
« On est dans un bras de fer »
FO et la CGT, reçues ensuite, n’ont pas changé de ligne. Philippe Martinez, numéro un de la CGT, a déclaré à son arrivée qu’il réclamerait « le retrait » du projet.
Même attitude chez FO : « Je ne négocie pas un plat de lentilles, on veut le repas complet », a taclé Jean-Claude Mailly, secrétaire général du syndicat, menaçant d’actions autres que celles déjà programmées les 9 et 31 mars. « On est dans un bras de fer », a commenté le leader de Force ouvrière.
La CFDT a pour sa part maintenu son appel à des « rassemblements » le 12, avec la CFE-CGC, l’Unsa et la CFTC.
Une marge de manœuvre étroite
Côté patronat, la CGPME a ouvert le bal à 16h30. Ces concertations se poursuivront mardi avec la CFE-CGC (cadres) et le Medef, et mercredi avec l’UPA et l’Unsa, avant la réunion plénière du 14 mars.
La marge de manœuvre est étroite pour le gouvernement, désireux de ne pas braquer le patronat, qui a déjà mis en garde contre un « affadissement » de la réforme.
« Même sans les "résidus de la loi Macron" (sur les indemnités de licenciement), le gouvernement pourrait déjà se flatter d’une loi réformatrice si elle est votée », plaide un ministre.