Déchéance de nationalité: Benoît Hamon demande à François Hollande «d'abandonner ce texte»
REFORME•L’ancien ministre de l’Education affirme par ailleurs qu'il sera candidat à la primaire de la gauche, si elle a lieu...Clémence Apetogbor
Quelques heures après Emmanuel Macron, c’est le député PS des Yvelines Benoît Hamon qui a critiqué, de nouveau, la disposition sur la déchéance de nationalité, votée mardi soir à l’Assemblée nationale à une courte majorité.
« Cette question a créé de la discorde là où il y avait de la concorde », a déclaré Benoît Hamon sur BFMTV. « Après les attentats de novembre, les Français se sont resserrés, et l’unité nationale était palpable. On a vu l’unité nationale dans des manifestations qui étaient spontanées. Et la question de la déchéance de nationalité est venue créer de la discorde, et ça reste pour moi un mystère et surtout un regret », a-t-il dit.
Le gouvernement dans l’embarras
Des parlementaires ont été contraints de voter la réforme, affirme l’ancien ministre de l’Education. « Le gouvernement, et le Premier ministre en tête, s’est mis dans l’embarras. Et beaucoup de collègues qui, sans être convaincus de l’importance d’inscrire la déchéance de nationalité dans la Constitution, n’ont pas voulu mettre le gouvernement encore plus dans l’embarras », a-t-il souligné.
Ces déclarations ne sont pas s’en rappeler celles de Cécile Duflot, opposante au texte, juste avant la séance de questions au gouvernement ce mardi. « J’espère qu’il y aura de nombreux collègues parlementaires qui résisteront au chantage parce que c’est un chantage, de fait, qui est mis en oeuvre sur les parlementaires » avait-elle dit sur France 3.
Candidat à la primaire pour 2017 ?
A gauche, « on subit », estime Benoît Hamon. « On n’assume plus de manière décomplexée notre vision du monde. Oui il y a deux visions du monde : moi je suis pour un monde ouvert ». De fait, « si les primaires ont lieu, je serai probablement candidat », a-t-il annoncé. L’ancien ministre à toutefois précisé qu'il ne souhaitait pas être « un acteur supplémentaire de la division ».
Benoît Hamon entend porter « une espérance ». « On a le sentiment, pour les hommes et les femmes de gauche, d’avoir perdu beaucoup de terrain sur le fond. On a l’impression que nos idées sont minoritaires, mais aussi le sentiment d’avoir laissé quelques valeurs en route », faisant une allusion à peine voilée à l’inscription dans la Constitution de la déchance de nationalité.