REFORMEDéchéance de nationalité: Cécile Duflot dénonce le «chantage» de Valls

Déchéance de nationalité: Cécile Duflot espère que les parlementaires «résisteront au chantage» de Manuel Valls

REFORMECécile Duflot, ancienne ministre EELV, s'est indignée contre les propos de Manuel Valls sur la déchéance de nationalité...
C.A. avec AFP

C.A. avec AFP

L’ancienne ministre du Logement et de l’Egalité des territoires Cécile Duflot (EELV) espère que ses collègues parlementaires « résisteront au chantage » opéré selon elle par Manuel Valls. Ce mardi, à l’Assemblée nationale, le Premier ministre avait mis dans la balance une « mise en minorité » de François Hollande et « une menace terroriste plus importante que jamais en France », alors que les députés s’apprêtaient à examiner l’article 2 du projet de réforme constitutionnelle à l’Assemblée Nationale, visant à inscrire, dans la Constitution, la déchéance de nationalité.

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« J’espère qu’il y aura de nombreux collègues parlementaires qui résisteront au chantage parce que c’est un chantage, de fait, qui est mis en oeuvre sur les parlementaires », a-t-elle estimé sur France 3 juste avant la séance de questions au gouvernement à l’Assemblée.

Ce n’est pas « un seul qui décide »

« C’est ici qu’on vote la loi (…) et si on a depuis la Révolution française fait en sorte qu’il n’y ait pas un monarque absolu, pas un empereur c’est justement pour que ce ne soit pas un seul qui décide », a-t-elle argumenté.

« Tout le monde sait que quoique nous votions ici, cela n’aura aucun effet sur la lutte contre le terrorisme », a-t-elle poursuivi, rappelant que le Garde des Sceaux Jean-Jacques Urvoas, quand il était encore président de la commission des Lois, avait affirmé, en mars 2015, que cela « alimentera (it) la martyrologie des djihadistes ».

Le texte sur la déchéance de nationalité pour les terroristes « ouvre une brèche funeste dans la constitution française » et « est une grave erreur », a déploré la présidente du groupe écologiste à l’Assemblée.

Une polémique « indigne »

A propos de la polémique qui l’a opposée au Premier ministre quand elle a évoqué les déchéances de nationalité opérées par le régime de Vichy vendredi au début de l’examen du projet de réforme constitutionnelle par les députés, elle l’a qualifiée d'« indigne ».

« C’est l’Histoire et quand on est parlementaire, dans cet endroit, on est dépositaire d’une longue histoire », a-t-elle expliqué, rappelant que si « après la Seconde Guerre mondiale, la France a rompu avec la déchéance de nationalité, c’est parce qu’il y avait un traumatisme collectif ».